Droits de l’homme : Michelle Bachelet s'inquiète de la situation au Mali et en Côte d’Ivoire

Mardi 15 Septembre 2020 - 15:47

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Lors de la 45e session du Conseil des droits de l’homme tenue le 14 septembre à Genève, en Suisse, la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a appelé les différents acteurs politiques et le nouveau pouvoir au Mali à mettre les droits fondamentaux de tous les Maliens au centre des négociations actuelles sur la transition.

« Toutes les discussions en cours sur les arrangements politiques de transition devraient être centrées sur les droits fondamentaux de tous les Maliens, afin de garantir qu’ils travaillent à prévenir de nouveaux conflits », a déclaré Bachelet, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

« Toutes les personnes détenues illégalement en relation avec les événements du 18 août devraient être libérées », a-t-elle ajouté, relevant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient respectés, y compris lors des opérations de sécurité, en particulier, compte tenu de l’extrême fragilité de la situation sécuritaire.

En rapport avec les derniers développements socio-politiques, notamment l’avènement des militaires au pouvoir avec le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), Michelle Bachelet s’est également inquiétée de l’impact économique des sanctions récemment adoptées par la CEDEAO.

 « Dans un contexte où l’extrême pauvreté, les conflits et l’insécurité, et les risques climatiques tels que les inondations et les sécheresses créent de grandes difficultés et détériorent les conditions humanitaires », a-t-elle déploré.

En effet, lors d’un sommet par vidéoconférence le 20 août, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait dénié toute légitimité aux militaires.  L’organisme sous-régional avait ainsi ordonné la fermeture des frontières de ses États membres avec le Mali, et stoppé tous les flux financiers et commerciaux.

C’est ce mardi 15 septembre que prend fin l’ultimatum de la CEDEAO ordonnant à la junte au Mali de céder le pouvoir à un civil. Les Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale  se réunissent aujourd’hui à Accra, au Ghana, pour évaluer la situation.

« Durcissement des positions et des discours de haine en Côte d’Ivoire »

La cheffe des droits de l’homme s’est également préoccupée de la situation en Côte d’Ivoire où le processus électoral a commencé dans « un climat politique tendu et sur fond de déclencheurs de violence préexistants liés à des questions de nationalité, de clivages régionaux et ethniques toxiques, d’inégalités économiques, de discrimination et d’impunité pour les crimes passés ». 

Selon Mme Bachelet, ces fractures sociales risquent de s’aggraver avec l’intensification de la campagne politique et le durcissement des positions. 

A cet égard, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme a noté « une augmentation des discours de haine sur les médias sociaux ». Elle invite donc instamment les autorités à veiller à ce que les droits de l’homme de chacun soient pleinement protégés et respectés en cette période électorale importante.

Hier, le président du Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire, Mamadou Koné, a officiellement annoncé la liste des candidats retenus pour l'élection présidentielle du 31 octobre prochain.

Sur les quarante quatre dossiers de candidature, seuls quatre ont été retenus. Il s'agit de ceux de Alassane Ouattara qui brigue un troisième mandat, celui de l'ancien président Henri Konan Bédié, de Kouadio Konan Bertin et de Affi Nguessan , président d'une aile du Front populaire Ivoirien FPI.

Parmi les personnalités en vue dont les dossiers ont été rejetés figurent ceux de l'ancien président Laurent Gbagbo, de Guillaume Kigbafori Soro, et Mamadou Koulibaly qui sont des anciens présidents du parlementaire ivoirien.

Yvette Reine Nzaba

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