Droits de l'Homme/ONU : Scott Campbell a finalement quitté la RDC

Lundi 20 Octobre 2014 - 13:00

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Le chef du bureau local des droits de l'Homme de l'ONU a décollé vendredi soir à bord d'un avion de ligne à destination de Bruxelles.

Jugé indésirable sur le sol congolais après que ses services ont dénoncé dans un rapport des cas de violation des droits de l’homme ayant émaillé la grande opération antibanditisme initiée à Kinshasa entre novembre 2013 et février 2014, le chef du bureau local des droits de l'Homme de l'ONU a finalement quitté Kinshasa.

C’était le 17 octobre, dans la soirée, que le fonctionnaire onusien est parti à bord d'avion de ligne pour Bruxelles. Des sources aéroportuaires confirment, en effet, le départ du chef du directeur du Bureau conjoint des Nations unies pour les Droits de l’homme (BCNUDH) porté à la tête de cette structure onusienne depuis septembre 2011. Ce départ, d’après des sources onusiennes, ne serait pas forcément lié à la décision du gouvernement congolais d’expulser cet activiste des droits de l’homme. « Scott Campbell était parti pour des vacances qu'il avait demandées depuis longtemps », a pour sa part tenu à justifier le porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC, Carlos Araujo.

Entretemps, des réactions fusent de partout, précisément au plan extérieur, pour notamment protester contre l’expulsion de Scott Campbell à l’image de celle de Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme qui regrette ce dénouement tout en faisant état « d'intimidations graves » pesant sur d'autres membres de son équipe en RDC. Le Vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est dit très inquiet par la tournure prise par les événements. Il a, de ce fait, invité les autorités congolaises « à réexaminer leur décision à la lumière des engagements internationaux en matière des Droits de l’Homme auxquels la RDC a adhéré, et à entamer d’urgence un dialogue constructif avec le BCNUDH sur les recommandations exprimées dans son rapport ».

Juste après le départ de Scott Campbell, le Chef de la Monusco est monté au créneau pour exhorter le gouvernement à reconsidérer sa décision. Martin Kobler s’est, par ailleurs, félicité du contenu du rapport du BCNUDH mis en cause et assume l'entière responsabilité des conclusions et recommandations qui en ont découlé. Autre réaction, c’est celle de la France qui s’est dite préoccupée par cette situation susceptible de « porter atteinte à la crédibilité des efforts entrepris pour améliorer la situation des droits de l'Homme en RDC ». D’où, l’invitation du Quai d’Orsay aux autorités congolaises priées de respecter leurs engagements dans le domaine des droits humains.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Scott Campbell