Droits humains : la FBCP salue l’initiative de l’amélioration des conditions carcérales

Lundi 17 Septembre 2018 - 18:00

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L’association de défense des droits de l'homme s’attend à ce que les progrès à accomplir ne s’arrêtent pas seulement au niveau des prisons mais qu'ils s'étendent jusqu'aux cachots non reconnus par la loi.

La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) se dit satisfaite de l'initiative de la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, visant l’amélioration des conditions des prisonniers et détenus préventifs de la République démocratique du Congo (RDC). Cette démarche, a relevé l' ONG, devrait commencer par la prison centrale de Makala.

Dans son communiqué du 15 septembre, la FBCP a également rappelé que les prisons en RDC sont surpeuplées et les procédures judiciaires sont trop lentes. Les prisonniers sont gardés dans des conditions infra-humaines, dont la malnutrition, le manque de soins médicaux appropriés et de lits, etc. « Cela provoque parfois les morts quotidiennes », a regretté l’organisation.

Parlant particulièrement de la prison centrale de Makala, la FBCP a fait remarquer que cette institution carcérale de la capitale congolaise, construite sous la colonisation pour accueillir mille cinq cents prisonniers, en compte à ce jour sept mille quatre cents parmi lesquels mille vingt-huit civils et soixante-trois militaires, cent soixante-deux femmes et deux cent quarante-deux mineurs. En louant l'initiative de la ministre des Droits humains, la FBCP attend d'elle de « faire autant pour les gens qui sont détenus dans les cachots clandestins dont ceux de l’Agence nationale des renseignements, du renseignement militaire, du camp colonel Tshatshi, du camp Kokolo, etc. ». L'association lui demande, en outre, de mener un plaidoyer auprès du président de la République et du Premier ministre pour la fermeture de tous les cachots clandestins non conformes à la loi et à la Constitution du 18 février 2006 et d'accélérer les procédures judiciaires.

Faciliter les procédures d’affectation des magistrats

Dans cette optique de l’amélioration des services de justice, la FBCP a aussi exhorté la ministre de Droits humains à intervenir auprès de son collègue de la Justice en vue de faciliter les procédures de mutation de certains magistrats nommés et affectés dans les provinces. Selon cette ONG, certains de ces magistrats seraient bloqués à Kinshasa par manque de billet d’avion alors que d’autres qui seraient déjà sur place seraient sans accommodations ni bureaux.

La FBCP fait savoir, par exemple, qu’à Lisala les audiences se font sur les toiles, à Gemena les magistrats sont incomplets et toutes les audiences sont suspendues depuis des mois. « Dans ce cas, les détenus attendent longtemps pour être jugés », a souligné cette association,  épinglant le cas du Nigérian Michael Nweke Chibuike arrêté depuis le 20 mars 2017 et détenu à la prison centrale d’Angenga, à Gemena, sans être jugé par manque de magistrats alors que son état de santé se dégrade chaque jour. « Et ce n’est pas seulement dans la province de l’Équateur que cette situation a été décelée. C’est également ainsi dans toutes les autres provinces de la RDC », avertit la FBCP.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de la FBCP, Emmanuel Cole/ Adiac

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