Échanges commerciaux : des pays africains réfractaires à la suppression des barrières tarifaires et douanières

Mardi 30 Janvier 2018 - 18:06

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 Le projet de création d’une Zone de libre-échange continentale (Zlec) incluant les cinquante-quatre États a constitué l’un des thèmes phares du 30e sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Éthiopie. Selon les indiscrétions, le lancement de cette zone devrait voir le jour au premier trimestre courant.

Les décideurs africains veulent réduire ou carrément supprimer les barrières tarifaires et douanières entre leurs pays. Il sera ainsi possible désormais à 1,2 milliard de consommateurs de jouer un rôle plus actif dans la compétitivité au sein du continent. Du côté de la Commission de l’UA, la présidence a rappelé que la région a réalisé un taux de croissance de 5 % entre 2000 et 2014. Toutefois, en raison des faibles perspectives, a-t-elle ajouté, il faut s’attendre à des scores moins bons dans un contexte marqué essentiellement par une faible diversification des économies africaines et l’insuffisances en matière de gouvernance et d’absence d’inclusivité sociale. L’idée d’un marché commun continue à séduire le continent, mais il est difficile à ce stade d’en évaluer les effets et les opportunités possibles pour les économies africaines.

Une grande question se pose à ce stade : les États africains pourront-ils en tirer profit et capitaliser cette ouverture du marché ? Pour réussir ce projet, certains experts rappellent que l’Afrique doit poursuivre inlassablement son industrialisation et la modernisation de ses infrastructures. Pour la RDC, la tâche est d’autant plus ardue qu'elle n’arrive pas à développer son commerce au niveau national, faute d’un système de transport multimodal adapté à l’immensité de son territoire. Par conséquent, les produits de base pourrissent dans les coins reculés du pays car ne pouvant pas atteindre les principaux débouchés. Au cas contraire, ils sont vendus au prix fort.

Dans ces conditions, la prudence congolaise trouve bien sa raison d’être, car la RDC risque de subir l’ouverture du marché commun. Comme le réaffirment les experts, il faut d’abord avoir des produits à échanger entre pays africains. Bien exploité, le projet d’ouverture du marché peut amener à une hausse de 52 % du commerce intra-africain, soit un peu plus de trente-cinq milliards de dollars américains, d’ici à 2022. Avant tout, toutes les conditions utilesdoivent être réunies et mettre en œuvre les politiques de développement visant l’amélioration des infrastructures liées au commerce et les procédures douanières. Enfin, chaque État devra réduire les coûts de transit et autres coûts des échanges. Six ans après, le projet revient sur la table des décideurs africains. L’espoir est d’arriver à avancer davantage jusqu’à la concrétisation du marché unique. Le prochain rendez-vous est fixé au 21 mars à Kigali, la capitale du Rwanda, pour le lancement officiel de ce projet inédit.

Laurent Essolomwa

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