Échanges commerciaux : l’Afrique exporte plus de 80% de sa production

Mardi 30 Septembre 2014 - 19:00

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Le continent africain réalise les taux les plus bas enregistrés dans le monde au niveau des échanges entre pays africains. L’essentiel de ses exportations prennent la direction de l’Union européenne, de la Chine et des États-Unis d’Amérique.  

Dans son étude, DHL Express Afrique subsaharienne a déploré la faible connexion entre les pays africains. En proportion, cela représente moins de 20% de sa production qui reste dans la région. Entre-temps, l’Afrique est mieux connectée avec les autres continents. Elle demeure la région du monde où l’on trouve le moins de facilités en termes de déplacement des personnes, de commerce, d’information et de finance. Pour s’en convaincre, une analyse comparative apporte bien des révélations. 40% des échanges américains s’effectuent en Amérique du Nord. Et en Europe, le taux monte jusqu’à 60%.

Plusieurs facteurs expliquent cette faiblesse des échanges intra-africains. Certains analystes mettraient bien en évidence les conséquences de la colonisation. Quant à l'étude, elle met en bonne place les nombreux accords commerciaux internationaux, notamment celui reliant l’Afrique aux États-Unis d’Amérique, en sigle AGOA. Il existe un autre accord réunissant cette fois l’Afrique et l’Afrique du Sud.

Certes, il s’agit des initiatives qui doivent être encouragées. Mais à côté d’elles, il faut inciter les pays de la région à mettre en œuvre des solides partenariats commerciaux pour encourager la fluidité des échanges intra-africains. Le grand défi est de stimuler suffisamment les économies africaines. Or, les accords commerciaux conclus entre pays africains sont incapables d’encourager les échanges dans la région. Et cela entraîne forcément une préférence pour les régions extra-africaines comme les États-Unis d’Amérique et la Chine.

L’on encourage ardemment le développement des échanges commerciaux entre pays africains. Au-delà, il est indispensable d’envisager bien plus que des simples partenariats commerciaux. L’Afrique a besoin  de conclure des accords plus ambitieux. Ce défi exige la construction des infrastructures, une des grandes faiblesses de la région. Cela permettra d’accélérer le rythme de circulation des biens et marchandises, en baissant les coûts logistiques. En effet, les taux enregistrés dans la chaîne logistique en Afrique sont supérieurs à ceux d’autres régions du monde. Voilà une entrave à la croissance économique dans la région. 

Laurent Essolomwa