Égypte : le nouveau régime reçoit le soutien financier des pays du Golfe

Samedi 13 Juillet 2013 - 13:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Alors que la bipolarisation du pays se poursuit entre les pro- et les anti-Morsi, les nouveaux dirigeants du pays peuvent se féliciter de jouïr de l’estime des pays du Golfe, qui lui ont accordé une aide de 12 milliards de dollars pour faire face aux multiples difficultés auxquelles il est confronté

Trois pays ont déjà annoncé leur assistance à l’Égypte : l’Arabie saoudite a promis 5 milliards de dollars ; les Émirats arabes unis 3 milliards de dollars ; et le Koweït, 4 milliards. Ce geste témoigne assurément que les dirigeants de ces pays cautionnent le départ de Mohamed Morsi qui, selon de nombreux Égyptiens et autres observateurs, ne recherchait que les intérêts des Frères musulmans, dont il était issu.

L’assistance financière promise à l’Égypte permettra de faire face à une crise économique persistante et un déficit public croissant. Même si elle ne va pas à elle seule résoudre tous les problèmes du pays, cette aide permettra néanmoins aux autorités de transition d’assurer pendant quelques mois le fonctionnement de l’Administration et  de mettre fin au rationnement des carburants, responsable d’un mécontentement public persistant dans le pays.

L’aide des pays du Golfe vise non seulement à encourager les nouvelles autorités égyptiennes, mais aussi  à asseoir l’influence de ces États sur cette nation incontournable du Moyen-Orient.  L’initiative est saluée dans la quasi-totalité de capitales du Golfe lorsqu’on sait que, sous Morsi, les pays concernés avaient pour la plupart perdu cet ascendant parce qu’ils craignaient que le modèle de la confrérie ne devienne « l’une des principales menaces de la pérennité des monarchies héréditaires du Golfe ».

« Aujourd’hui, le souci des pays du Golfe va être de réduire durablement l’influence des Frères musulmans par rapport à l’armée », soutient Karim Sader, politologue et consultant, spécialiste du Moyen-Orient et du golfe Arabo-Persique. « Depuis que la junte militaire a repris le contrôle, on voit combien les pays du Golfe se sentent à l’aise et retrouvent leurs marques politiques du temps de Hosni Moubarak. C’est le retour de l’ordre ancien. Le Caire est rentré dans l’axe qui relie Ryad dans la région à Washington », souligne t-il.

Nestor N'Gampoula