Election de nouveaux gouverneurs : le gouvernement évince la Céni

Lundi 13 Juillet 2015 - 16:45

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Le Vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur et de la sécurité, Evariste Boshab a rendu public le 12 juillet son calendrier fixant l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces entre le 27 juillet et le 13 août 2015, faisant ainsi fi du calendrier global élaboré par la Centrale électorale.

Le processus d’installation de nouvelles provinces tel qu’acté dans la Constitution, commence à prendre véritablement son envol. Le gouvernement vient de prendre les choses à son compte et tient à lui impulser une nouvelle dynamique. C’est tout le sens de l’annonce faite le samedi dernier par le Vice-premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité au sujet de l’élection  des gouverneurs des nouvelles provinces fixée entre le 27 juillet et le 13 août prochain.  Alors qu’il est crédité que le passage de onze à vingt-six provinces requiert du temps en raison du travail immense censé être effectué en amont pour viabiliser les nouvelles futures provinces issues du démembrement, Evariste Boshab a semblé minimiser les inquiétudes émises à ce sujet.

Pour lui, non seulement que le processus se déroule dans le temps requis sur un fond pédagogique pour expliquer à certains compatriotes encore dubitatifs le bien-fondé du processus irréversible de la décentralisation, mais en plus les assemblées de nouvelles provinces démembrées sont en passe d‘être convoquées en sessions extraordinaires suivant une programmation bien établie. Le calendrier du gouvernement fixe les dates de la tenue desdites sessions mais aussi celles des gouverneurs des nouvelles provinces au grand dam de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dont le calendrier global fixant toutes les échéances électorales, des locales à la présidentielle, parait être mis en sourdine. Pour le déroulement du reste des opérations, Evariste Boshab a indiqué que le gouvernement procède d’ores et déjà à la désignation des fonctionnaires ayant les grades les plus élevés dans l’administration publique de chaque nouvelle province. Ces derniers seront chargés de convoquer la session extraordinaire de l’Assemblée provinciale et d’en présider l’ouverture, a-t-il ajouté.

L’opposition y perçoit là un coup de force, ou mieux, une ingérence du gouvernement dans les attributions dévolues à la Céni de qui relèvent toutes les matières liées au processus électoral. « Le moins que l’on puisse dire est qu'en RDC, il n’y a pas de Constitution, il n’y a que la volonté d’une personne », avait réagi un cadre de l’opposition proche de Vital Kamerhe. Pour Evariste Boshab, la démarche est tout  à fait légitime et ne fâche nullement la Constitution. «Dans notre pays, l’organisation des élections est de la compétence exclusive de la Ceni. Mais, politiquement, nous le gouvernement, nous devons dire que dans telle période, en tel endroit, ce qui doit être accompli, se réalisera », a-t-il expliqué.

Rassuré par la volonté de nouveaux animateurs de booster le développement des entités placées sous leur gestion, Evariste Boshab a, par ailleurs, mis en garde tous ceux qui seraient tentés de remuer les conflits communautaires à la faveur du découpage au risque de tomber sous le coup de la loi.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Évariste Boshab

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