Election présidentielle : un vetting rigoureux facilite le devoir du bon choix

Mardi 14 Août 2018 - 14:15

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L’Institut de recherche en droits humains (IRDH), après avoir pris connaissance de l’enregistrement de vingt-cinq candidats pour le scrutin présidentiel attendu le 23 décembre, relève que le jour du vote, l’électeur devra tenir compte de quatre critères en vue de donner à la République un bon président.

Dans le but de faciliter l’exercice du droit de vote, les chercheurs du Projet d’application des droits civils et politiques de l’IRDH ont retenu quatre critères de choix du bon président de la République. Ce travail dont fait mention le bulletin électronique n° 123 du 14 août édité par cette association, a été dicté par l’enregistrement, à la Commission électorale nationale indépendante de vingt-cinq candidats pour le scrutin présidentiel du 23 décembre.

Rappelant que le vote était l’expression par excellence du droit politique qui donne à chaque citoyen la possibilité de décider sur la personne qui guidera la nation pendant cinq ans, l’IRDH a noté que sur la base du vetting, l’électeur examinera minutieusement la vie du candidat (curriculum vitae), en fonction des charges à assumer. Cet exercice permettra, selon cet institut, de se rassurer que ce candidat n’est pas auteur ou complice des violations des droits humains et de la Constitution ou des pratiques contraires aux valeurs morales. « Le candidat président doit avoir un passé irréprochable et une histoire personnelle qui peut inspirer la jeunesse », a souligné l’IRDH.

Membre d’un regroupement politique, mieux qu’un indépendant

Les chercheurs de l’IRDH conseillent à l'électeur, en effet, de privilégier le candidat issu d’un parti, regroupement ou famille politique. En vertu de l’article 6 de la Constitution, se convainquent-ils, les partis politiques concourent au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique. Ils sont tenus au respect des principes de démocratie pluraliste, d’unité et de souveraineté nationales. Ces scientifiques font, par ailleurs, remarquer qu’un candidat dit libre qui évolue au bénéfice du système de transhumance politique congolais (la facilité de changer de l’opposition au pouvoir et vice-versa) au détriment de l’édification du multipartisme ne participe pas à l’éducation civique.

Dans le cadre de ce vetting, l’électeur devra aussi, selon l’IRDH, vérifier la moralité du candidat, notamment sa vie privée et publique, son sens de justice, de service et de l’attachement à la cause du peuple et de l’intérêt public national face aux lobbies économiques.

Pensant guider les électeurs pour un bon choix, cet institut souligne qu’un bon candidat président de la République doit avoir le sens élevé de la démocratie, de l’État de droit, des droits humains et du genre. Ce qui l’amène à donner comme exemple un candidat dont le nom ne figure pas dans des rapports d’ONG ou institutions crédibles comme l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine portant sur des violations massives des droits humains, d’obstruction à la démocratie et d’appel à la violation de la Constitution.

À en croire cette association, un candidat idéal doit également prouver son abnégation et sa capacité à protéger l’intérêt général au détriment de son ego personnel ou des membres de son regroupement politique. Il devra également prouver qu’il est au service de la nation et non prétendre avoir la nation à son service. Mais également ce candidat devra prouver qu’il comprend la cause des personnes vulnérables, des minorités, des bonnes pratiques culturelles.

Un candidat président doit avoir un casier judiciaire vide

Par rapport à l’avenir de la nation, l’IRDH invite l’électeur à veiller à ce que le candidat défende un projet de société capable d’identifier des problèmes majeurs que connaît le pays et avoir des propositions de solutions à court, moyen et long termes ; d’entraîner des initiatives dont les retombées bénéficient à la nation tout entière et de concevoir et comprendre des macro-projets qui recentrent le rôle de la nation congolaise dans le concert des nations. L’électeur se servira, dans son étude du candidat idéal, des critères tirés de la Constitution de la République et la loi électorale de 2017, notamment l’article 72 de la Constitution qui énumère des conditions relatives à la possession de la nationalité congolaise d’origine; à l’âge requis (30 ans au moins) ; à la jouissance de la plénitude de ses droits civils et politiques et ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale. Il y a également l’article 104 qui exige un « casier judiciaire en cours de validité » qui relève toutes les condamnations pénales. « Un bon candidat à l’élection présidentielle doit avoir un casier judiciaire vierge, exempt d’atteintes à la fois publique », a précisé l’IRDH.

L’électeur devra aussi tenir compte de l’article 10 qui parle de l’inéligibilité pour condamnation, par une décision judiciaire irrévocable à une peine de privation des droits civils et politiques ; pour crimes de guerre, crimes de génocide et crimes contre l’humanité ; pour viol, exploitation illégale des ressources naturelles, corruption, détournement des deniers publics, assassinat, tortures, banqueroute et les faillis.

L’IRDH rappelle qu’étaient aussi inéligibles les personnes frappées d’une incapacité mentale médicalement prouvée au cours des cinq dernières années précédant les élections et, si elles sont en activité, les fonctionnaires, agents de l’administration publique, mandataires de l’État, magistrats, membres des Forces armées, de la Police nationale congolaise et des autres institutions d’appui à la démocratie dont le Conseil économique et social, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, la Commission nationale des droits de l’homme, le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral, la Cour des comptes et de la Commission électorale nationale indépendante. Relevant que l’électeur devra également veiller à l’expérience personnelle qui renforce la capacité de gérer en homme d’État, l’IRDH a rappelé que l’article 103 exigeait que le candidat ait un diplôme universitaire.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Un électeur accomplissant son devoir civique

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