Élections de 2016 : la majorité présidentielle tient à se maintenir au pouvoir

Lundi 21 Juillet 2014 - 16:45

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Le "camp kabiliste" estime que le projet de société qui est le sien est le seul capable d'amener la République démocratique du Congo au stade d’un État émergent.

« La majorité estime que le projet de société qui est le sien, c’est le meilleur pour la révolution de la modernité destinée à amener la République démocratique du Congo au stade d’un État émergent ». Ces propos du président de l’Assemblée nationale tenus le 17 juillet devant un parterre des journalistes traduisent la volonté de la majorité présidentielle à être aux commandes de la République au-delà de 2016. Dans son intervention médiatique, Aubin Minaku n’est pas allé par le dos de la cuillière pour réaffirmer l’engagement de la famille politique du chef de l’État à réitérer l’exploit de 2006 et de 2011.

Tout est mis en œuvre pour que l’actuelle majorité au pouvoir puisse tenir le gouvernail du pays après les scrutins de 2016, a déclaré Aubin Minaku tout en se gardant de ne pas dévoiler le nom du futur candidat à la présidentielle qu’aura à soutenir son camp politique.  « Le président Joseph Kabila a été réélu en 2011. Il est en plein mandat en train de se battre pour trouver les moyens, les dispatcher correctement et aider le peuple congolais à aller de l’avant, notamment à travers ce que nous avons vécu il y a quelques heures, le parc agricole de Bukanga Lonzo. Au-delà de ce parc dans la province du Kwango, il s’est décidé à étendre les parcs sur toute l’étendue de la République. Il est en train d’exercer son mandat. Il n’a même pas encore consommé 60% de son mandat. Et donc, pour nous, la majorité, ce n’est pas le moment de commencer à poser des questions sur le futur candidat »,  a dit Aubin Minaku.

Très confiant par rapport à l’avenir, il a indiqué que la famille politique du chef de l’État conservera le pouvoir selon le standard international de toute démocratie. S’il y a lieu de modifier quelques dispositions de la Constitution devenue anachronique de 2006 afin de la conformer aux réalités sociologiques de l’heure, il n’y voit aucun inconvénient. Pour toute question majeure nécessitant une modification des lois de la République, a-t-il fait savoir, la sanction soit du congrès, soit du peuple par voie référendaire s’impose conformément à l’article 218 de la Constitution. Cette disposition, a-t-il ajouté, définit la procédure de révision constitutionnelle que la majorité entend respecter à la lettre. Rien d’anormal donc que de chercher à réviser la Constitution parce qu' elle dit « vous pouvez me toucher mais en respectant l’article 218 », a commenté Aubin Minaku. Et le président de l'Assemblée de tourner en dérision la formule « Ne touche pas à ma Constitution » chère à l’opposition, selon lui, mal pensée. « Nous devons savoir conjuguer la démocratie avec l’impérieuse nécessité de sauvegarder l’intégrité territoriale et l’unité nationale », a-t-il ajouté.

Venant d’une voix autorisée de la majorité, il y a lieu d’affirmer que le camp présidentiel n’a jamais renoncé à son projet de revoir certaines dispositions de la Constitution et cela pourrait se faire au cours de la session ordinaire de septembre.  « Nous allons respecter la Constitution du 1er au dernier article. Ce respect signifie notamment le respect de sa procédure de révision », a déclaré le président de la chambre basse. Quant au calendrier électoral proposé par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Aubin Minaku a indiqué qu’il n’entrait nullement dans l’intention de la majorité de sanctionner les hypothèses et prévisions avancées par l’institution électorale. « Personne n’a le pouvoir de corriger ou de sanctionner le calendrier proposé par la Céni », a-t-il conclu.         

      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku