Élections de décembre : l’Union européenne et la Cénco plaident pour un processus véritablement inclusif

Mardi 7 Août 2018 - 18:00

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À moins de six mois des scrutins, les deux organisations ont martelé sur le besoin d’assurer au processus électoral un environnement pacifié et sans entrave.

À la suite de la Commission de l’Union africaine (UA) dont le président avait tout récemment lancé un appel au « respect des droits et libertés de tous les Congolais, indispensable à la tenue d’un scrutin paisible, transparent et véritablement inclusif », c’est au tour de l’Union européenne d’embrayer sur ce même registre. Dans une déclaration publiée le 6 août, l’instance européenne a réitéré son soutien sans faille à un processus électoral « véritablement inclusif ». Tirant les enseignements des événements survenus à la frontière de la République démocratique du Congo avec la Zambie, le 3 août, lors du retour manqué de Moïse Katumbi empêché d’entrer sur le territoire national, l’Union européenne (UE) rappelle l’importance de l’engagement pris par toutes les parties de respecter l’Accord politique de la Saint-Sylvestre, y compris les mesures de décrispation, afin d’assurer une compétition électorale équitable et crédible.

Les dérives ayant émaillé le retour mouvementé de Moïse Katumbi sur fond d’incidents témoignent, selon l’UE, du besoin d’assurer au processus électoral un environnement pacifié et sans entrave. En ce moment où le processus électoral entame une étape décisive avec la finalisation des candidatures pour les élections présidentielle et législatives, l’UE pense que tout devrait concourir au respect des libertés de tous les Congolais et, en cela, l’UA, en tant que partenaire de premier plan, est tenue d’y veiller pour éviter tout dérapage.  

Joignant sa voix à celle de l’UE, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) a également, par le biais d’un communiqué publié le même jour, exhorté les autorités du pays à revenir sur leur décision en laissant Moïse Katumbi entrer en RDC et déposer sa candidature comme tous les autres candidats, sans vouloir l’exclure de la course vers la présidentielle du 23 décembre. C’est dans l’article 30 alinéa 2 de la Constitution qu’est puisé l’argumentaire pour soutenir cette prise de position. Celui-ci stipule ce qui suit : « Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du territoire de la République ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle ».

Tout en s’insurgeant contre le traitement infligé à l’ex-gouverneur du Katanga qu’il qualifie de ségrégationniste, l’Episcopat catholique estime qu’au-delà de toute autre considération, « la vraie bataille pour l’instant doit être électorale ». Celle-ci, selon lui, « doit être faite dans le respect des droits de tous et de chaque individu, dans la paix et l’égalité des chances ». Et d’ajouter : « En vraie démocratie, il n’est pas bon qu’on se choisisse les adversaires politiques ». Enfin, les prélats catholiques ont affirmé que c’est à la Commission électorale nationale indépendante  que revient le droit de statuer sur la validité ou non d’une candidature. Le communiqué porte la signature de Mgr Marcel Utumbi et de l’archevêque coadjuteur, Fridolin Ambongo, respectivement président et vice-président de la Cénco.

Alain Diasso

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