Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : un duel à l’issue encore incertaine

Vendredi 2 Novembre 2018 - 17:15

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Le scrutin du 6 novembre concerne les deux chambres du Congrès américain et devra permettre à l’ensemble des quatre cent trente-cinq sièges de la Chambre des représentants d’être renouvelés ainsi qu’un tiers des cent sièges du Sénat.

En attendant le déroulement du vote, des analystes sur place notent qu’une grande incertitude demeure comme en témoignent les derniers sondages des duels encore extrêmement indécis. Ils soutiennent ce point de vue même si les démocrates gardent l’avantage pour le contrôle de la Chambre des représentants et les républicains pour le Sénat.

Les élections américaines de mi-mandat sont importantes en ce sens qu’elles peuvent empêcher au président d’agir et d’appliquer le programme pour lequel il a été élu deux ans plus tôt. Et lorsqu’on considère l’histoire des Etats-Unis, l’on remarque que depuis l’installation d’un bipartisme démocrate-républicain dans les années 1910, le parti au pouvoir a presque toujours perdu des élus lors du vote qui tire son nom du fait qu’il intervient à la moitié du mandat quadriennal d’un président et scande toute sa politique intérieure.

C’est pour avoir compris l’enjeu de ces élections que Donald Trump s’est jeté en plein dans la campagne électorale, comme rarement un président américain ne l’avait fait auparavant. Il a pris un tel engagement sachant que l’issue du scrutin sera déterminante pour les deux dernières années de son mandat. « Je ne suis pas sur le bulletin mais en fait si, parce que c’est aussi un référendum sur moi », a déclaré le milliardaire, convaincu de la menace d’une paralysie et d’une kyrielle d’enquêtes parlementaires contre lui si les démocrates reprennent la Chambre. Dans la même optique, il redoute le blocage de ses nominations juridiques et le spectre d’une procédure de destitution si ces derniers arrachent aussi le Sénat.

Dans le but de mobiliser les électeurs, Donald Trump a multiplié les annonces, comme celle de l’envoi de milliers de militaires à la frontière avec le Mexique au moment où des migrants fuyant l’Amérique centrale s’approchaient de ce pays. « C’est une invasion », a-t-il martelé depuis la Maison-Blanche, en déclarant qu’il signerait un décret sur l’immigration, sans plus de précisions.

Le président américain s’est particulièrement appesanti sur ce sujet, sachant qu’il arrive en tête des préoccupations des électeurs républicains. Ce qui était très important pour lui après s’être agacé publiquement de voir la bonne « dynamique » des républicains ralentir dans les sondages après l’envoi de colis piégés à plusieurs personnalités démocrates. Malgré cela, l’ancien homme d’affaires espère que ses multiples meetings de campagne et autres interventions vont contrer l’élan démocrate. Ça va très bien pour nous au Sénat et je pense que ça marche très bien pour nous à la Chambre », a-t-il affirmé.

Du côté des démocrates, l’optimisme est tout aussi affiché. « Nous allons gagner (…). Les démocrates vont remporter la Chambre », a lancé leur chef à la Chambre, Nancy Pelosi, qui n’écarte pas la possibilité de reprendre la majorité au Sénat et de dominer dans la course aux postes de gouverneurs.

Malgré ce qu’augurent les deux composantes du Congrès, les derniers sondages dénotent au contraire une grande incertitude. Pour l’heure, on sait que les républicains détiennent une très courte majorité au Sénat (51-49) alors que les démocrates font face à une équation extrêmement difficile. En effet, si un tiers des sièges est renouvelé tous les deux ans de chaque mandat présidentiel, cela n’est pas le cas cette fois, puisqu’ils doivent défendre vingt-six des trente-cinq sièges en jeu, dont plusieurs dans des Etats qui ont largement voté pour le républicain Donald Trump, en 2016.

Au niveau de la chambre des représentants, une trentaine d’élections est encore trop serrée pour qu’un vainqueur émerge avec certitude, même si les sondages donnent l’avantage aux démocrates, portés par une grande mobilisation. Les prédilections électorales du site FiveThirtyEight leur donnent six chances sur sept d’emporter la chambre basse. En revanche, la dynamique s’inverse totalement pour le Sénat, avec six chances sur sept pour une majorité républicaine. De même, un sondage Fox News portant sur cinq Etats très disputés montre aussi une grande incertitude concernant le Sénat. Quant aux trente-six sièges de gouverneurs en jeu, l’on prévient que les élections s’annoncent également extrêmement serrées.

 

 

Nestor N'Gampoula

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