Élections du 30 décembre 2018 : une forte pression sur l’économie

Jeudi 10 Janvier 2019 - 20:12

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L’activité économique a tourné quasiment au ralenti au cours de la longue attente des résultats des élections présidentielle et législatives. Avec la confirmation de la publication imminente dans la soirée du 9 janvier, les stations-service et plusieurs grandes surfaces ont commencé à fermer leurs portes en fin d’après-midi.

Après une nuit très agitée, sans doute la plus agitée depuis la tenue des dernières élections du 30 décembre, la liesse populaire s’est poursuivie le 10 janvier à travers la ville de Kinshasa et dans le reste du pays. Dans les quartiers kinois de Mazal et Mbudi, par exemple, à Mont-Ngafula, les jeunes ont commencé à taper sur les casseroles dès 3 h du matin, scandant des chants très hostiles au régime sortant. Le matin, aucun magasin n’a ouvert ses portes dans le très célèbre quartier commercial Pompage, à Ngaliema. « Je voulais acheter un outil de travail dans une des quincailleries de la place. Il est plus de 9 h, aucun magasin appartenant à des Libanais n’a ouvert ici. Ils doivent se dire que la situation peut dégénérer à tout moment après la publication des résultats dans la nuit », expliquait Pierrot D, un technicien.

Quelques heures plus tard, certains magasins ont commencé timidement à exposer leurs produits à l’extérieur.  La situation devenait intenable avec le report de la publication. Il était difficile de s’approvisionner en carburant à la pompe dans la soirée. Les véhicules assurant le transport en commun ont déserté les artères de la ville de Kinshasa. Avec le déploiement spectaculaire de l’armée et de la police, la tension était à son comble. Les longues cohortes de jeunes dans la rue n’ont pas contribué à l’apaisement des esprits. L’effervescence électorale n’était pas perceptible. Plusieurs reportages des stations périphériques ont fait état de fermeture des magasins et espaces commerciaux dans les grandes villes comme Goma, la capitale du Nord-Kivu. Pour l’heure, aucun chiffre concret n’est encore disponible sur le manque à gagner.

L’autre problème aux conséquences lourdes sur l’économie est l’interruption des services SMS et de l’internet. On se rappelle qu’au lendemain de la mesure de suspension de ces services, plusieurs sociétés sont montées au créneau pour dénoncer les graves répercussions sur l’économie. L’absence de connexion a perturbé considérablement les activités des institutions financières.

Depuis quelques années, les réseaux sociaux occupent une place centrale dans la vie quotidienne des Congolais. Le service s’est montré très efficace dans la circulation des informations sensibles en un temps très court. Après avoir bloqué à plusieurs reprises les réseaux sociaux pour prévenir les risques de débordement lors des mobilisations populaires, les autorités congolaises ont décidé finalement de suspendre ces deux services. Par rapport à leur importance économique, une étude de Target classe facebook en pole position, devant Whatsapp et google en RDC. Il reste ainsi l’attraction principale des Congolais sur internet. Pour de nombreux experts, il est important de permettre à tous les Congolais d’avoir un accès à internet haut débit en investissant massivement dans la fibre optique et la technologie. Mais c’est un autre débat.

Laurent Essolomwa

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