Élections : la campagne « Pas de vote pour les seigneurs de guerre » prévue pour septembre

Vendredi 29 Juin 2018 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'action vise à amener les Congolais, lors des élections de décembre, à refuser de donner leur voix à ceux qui ont mis le pays à feu et à sang, qu’ils soient candidats à la présidentielle ou à la députation provinciale ou nationale.

Dans un communiqué du 27 juin annonçant le lancement de l'opération, le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), Me Jean-Claude Katende, a rappelé que depuis 1997, l’année de la prise de pouvoir par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération, la République démocratique du Congo (RDC) est dirigée par des hommes qui ont pris part à des mouvements rebelles. « Dans ces rebellions, ils ont tué de Congolaises et Congolais, pillé nos ressources naturelles et appauvri davantage le pays », a expliqué ce juriste.

Dressant un bilan des vingt et un ans de la gestion du pays, Me Jean-Claude Katende note que le Congo va mal sur tous les plans. Tout le monde, a-t-il fait observer, est pauvre, sauf ceux qui ont les institutions de l’État entre leurs mains. Dans sa déduction, le président de l'Asadho affirme que les anciens rebelles, même reconvertis à la démocratie, sont incapables de devenir des démocrates. « Ils font des discours qui exaltent la démocratie mais ils en renient les fondements », a-t-il appuyé, indiquant qu’aujourd’hui, le Congolais était victime de ses anciens choix. « Nous sommes victimes d’avoir confié les institutions aux anciens rebelles qui pensent qu’ils peuvent accéder et garder le pouvoir par la force des armes » , a soutenu Me Jean-Claude Katende.

Un vote sanction

Pour les prochaines élections, l'Asadho demande aux Congolais de ne pas élire les anciens seigneurs de guerre, qu’ils soient candidats à la présidence de la République ou candidats à la députation provinciale ou nationale. « Nous refusons de donner notre voix (vote) à tous ceux qui étaient dans la rébellion, quelles que soient les raisons (bonnes ou mauvaises). Ils ne sont pas capables de diriger le Congo dans l’intérêt de tous », a dit le président de cette association. Le Congo, a-t-il signifié, a plusieurs dignes filles et fils dans la majorité présidentielle, dans l’opposition ou dans la société civile qui n’ont jamais versé le sang de leurs compatriotes pour accéder au pouvoir. « Nous pouvons choisir les meilleurs d’entre eux pour qu’ils soient au parlement, à la présidence de la République, au gouvernement. Pas de seigneur de guerre dans les prochaines institutions du pays », a-t-il martelé.

Le juriste a, par ailleurs, précisé que cette campagne va commencer le 19 septembre, date de la publication des listes définitives des candidats à la présidentielle et à la députation. Elle s’étendra jusqu’au 23 décembre, jour des scrutins combinés. Pendant cette campagne, les actions à mener seront, entre autres, l’explication de son bien-fondé aux proches ; la circulation des noms des personnes qui étaient impliquées dans les différentes rébellions en RDC qui sont candidats à la présidence ou à la députation ; la demande aux proches de ne pas les voter. « C’est aussi une façon de renouveler la classe politique », a estimé l'Asadho, appelant tous ceux qui veulent participer à cette campagne d’entrer en contact avec elle.

Soutenant cette opération dans une des pages de ses opinions libres distribuées sur les réseaux sociaux, Jean-Claude Katende a fait savoir qu’un seigneur de guerre n’a jamais eu de respect pour la vie humaine. « Ta vie ne compte pas pour un seigneur de guerre. Si tu donnes ton vote à un seigneur de guerre candidat-président ou candidat- député, tu dois savoir que les seigneurs de guerre n’ont pas de respect pour la vie. Ceci veut dire que si tu veux revendiquer tes droits, faire des marches pacifiques, comme dans tout régime démocratique, il enverra l’armée ou la police pour te tuer ou pour t’arrêter et  t’envoyer en prison », a-t-il écrit. 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Dépôt d'un bulletin de vote dans l'urne (Photo d'illustration) /AFP

Notification: 

Non