Électricité : le projet Grand Inga présenté au Forum Afrique énergie

Lundi 7 Juillet 2014 - 18:30

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Le sommet qui s’est tenu à Istanbul, en Turquie, avait comme objectif de stimuler le développement du continent africain en recherchant des financements, afin de la doter des infrastructures durables, de garantir l’accès à l’électricité et d’éliminer la pauvreté.

Les trente minutes d’exposé accordées au coordonnateur de la Cellule de gestion d’Inga 3 (CGI 3), Bernard Diayele, au cours de la session spécifique du Forum Afrique énergie tenu du 17 au 21 juin à Istanbul ont suffi pour présenter le projet de construction de la future centrale hydroélectrique d’Inga ainsi que la loi sur la libéralisation du secteur d’électricité promulguée le 17 juin en RDC. La présentation en Power point a également permis de convaincre les opérateurs américains, européens et asiatiques (les Chinois) qui ont manifesté leur intérêt à ce projet.

Dans son exposée, l’Ingénieur Bernard Diayele a notamment évoqué les avantages et opportunités économiques liées à la réalisation de ce projet du Grand Inga retenu comme un des facteurs de développement du continent africain. Ce panéliste a expliqué aux participants à ces travaux que « Grand Inga est la réponse au déficit criant de l’énergie en RDC et dans le continent, notamment l’Afrique centrale, l’Afrique australe, l’Afrique de l’est et une partie de l’Afrique de l’ouest ».

Un secteur ouvert aux privés

Pour Bernard Diayele, construire Inga maintenant est une opportunité pour les initiatives privées, en marge de la promulgation de la loi sur la libéralisation du secteur de l’électricité en RDC, qui ouvre la porte à tout investisseur désireux de transformer progressivement, comme l’a souligné le ministre congolais en charge du secteur, l’énorme potentiel hydroélectrique du pays  estimé à cent mille mégawatts. « Le pays est en phase de réaliser plusieurs réformes sectorielles dans le cadre de l’assainissement du climat des affaires, pour permettre l’intervention des capitaux privés », a expliqué le coordonnateur de la CGI 3.

Parmi les grandes lignes de cette loi, on note la libéralisation du secteur de l’électricité, la sécurisation des investissements privés, réglementation du secteur d’électricité, afin d’attirer les investisseurs et accroître la production, améliorer le transport et la distribution en RDC. Cette loi, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Révolution de la modernité, a donc pour ambition  de créer les conditions nécessaires au développement du potentiel énergétique de la RDC, à travers la libéralisation du secteur et l’ouverture du marché de l’électricité aux opérateurs privés. « Fruit d’un travail en profondeur, sous l’impulsion du gouvernement, cette loi entend garantir la promotion à l’électrification du milieu rural et périurbain et la protection tant de l’opérateur que du consommateur », a rassuré le ministre en charge des Ressources hydrauliques et électricité, Bruno Kapandji Kalala.

la délégation congolais avec des participants au sommet d'IstanbulParmi les innovations apportées dans le secteur de l’électricité par cette loi, on peut citer le recours au partenariat public-privé  permettant d’accélérer la promotion  et le développement du secteur sur l’intégralité du territoire, la mise en place d’un système permettant le respect des règles de concurrence loyale dans le secteur ainsi que la protection des consommateurs et la répartition des préjudices subis par ces derniers du fait d’un exploitant. Il y a également la couverture des besoins en électricité de toutes les catégories de consommateurs, tant en milieu urbain, périurbain que rural, par des fournitures d’énergie de qualité et dans le respect des normes de l’environnement et de sécurité ainsi que la fixation de règles tarifaires claires fondées sur les principes de vérité des prix, d’égalité, d’équité et de non-transferabilité des charges.

Cette loi a été motivée par le diagnostic posé depuis 2008 par le gouvernement a mis en évidence la nécessité d’une politique et d’une stratégie nationale d’électricité, d’un cadre juridique adapté et attractif et d’une autorité de régulation sectorielle à même de répondre aux enjeux de l’évolution actuelle de l’environnement politique, économique et social sur le plan tant interne qu’international.

Profitant de son séjour en Turkie, le coordonnateur de la CGI 3 a rencontré la délégation sud-africaine pour discuter sur la revue à mi-parcours des recommandations des présidents Joseph Kabila et Jacob Zuma en marge de la coopération sur le Grand Inga. La partie sud-africaine a félicité la RDC pour le niveau d’avancement du processus de développement de ce projet et a souhaité une prochaine rencontre dans le cadre de la mise en place du processus PPP.

Ce forum a été l’occasion pour le gouvernement de la RDC, dont l’idéal reste de respecter le chronogramme fixé, de présenter le projet Grand Inga à la communauté internationale, aux investisseurs et aux entreprises évoluant dans le secteur énergétique. La délégation congolaise est rentrée au pays avec la joie d’un pari gagné soutenue par des réactions reçues de différents participants.

Dans le cadre du développement de ce secteur, la RDC a présenté, la semaine dernière, l’Atlas sur les énergies renouvelables, qui est une première pour le pays et la sous-région. C’était au cours d’une rencontre avec les bailleurs des fonds axée sur l’accès pour tous à une énergie durable et dont l’objectif a été de mobiliser les partenaires techniques et financiers pour accompagner la stratégie nationale en RDC.

 

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Le coordonnateur de la CGI 3, Bernard Diayele, à la tribune du sommet d'Istanbul Photo 2: La délégation congolaise avec des participants au sommet d'Istanbul