Électricité : l’ex-Katanga contraint de doubler sa production pour satisfaire les miniers

Jeudi 18 Avril 2019 - 18:57

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L’industrie minière devrait enregistrer des pertes de l’ordre de vingt milliards de dollars américains d’ici à 2025 si rien n’est fait pour régler durablement le problème du déficit énergétique. Mobilisés lors de la dernière conférence énergétique au Lualaba, les acteurs du secteur ont appelé à une solution urgente pour ne pas compromettre la mise en œuvre des projets prometteurs.

Pour l’heure, il n’existe aucune alternative crédible au grave déficit énergétique qui frappe l’industrie minière de l’ex-Katanga. Selon une source officielle jointe depuis le Lualaba, la seule énergie disponible est produite par la Société nationale d’électricité (Snel). Avec la libéralisation de ce secteur, il y a un espoir d’érection des unités de production privées pour améliorer la desserte en électricité. Mais il faut attendre des mois, voire des années pour en ressentir les effets concrets sur l’économie de la région. Kolwezi, sa capitale, fournit actuellement du courant pour un maximum de trois cent mille habitants, alors que la ville du cobalt en compte plus de sept cent cinquante mille.

Pour répondre à ces défis urgents, l’une des solutions les plus rapides serait inévitablement l’amélioration de la production d’électricité à Inga. Or, certains grands projets comme Inga III, avec à la clef une production de 11 000 MW dont 3 000 MW en faveur de l’industrie minière du Katanga, ne va démarrer que d’ici à 2020. Pour la commercialisation du courant électrique d’Inga III, elle devrait intervenir officiellement en 2024.  

Preuve que la question énergétique captive toujours autant les acteurs du secteur minier, la quatrième édition de la conférence énergétique, tenue du 11 au 14 avril, au Lualaba, a réuni les miniers, les banquiers et les services publics du secteur énergétique autour de la Fédération des entreprises du Congo. Certaines banques régionales ont affiché et continuent d’afficher un certain intérêt de financer les privés du secteur énergétique en République démocratique du Congo (RDC). Lors des discussions, les participants cherchaient à répondre à certaines problématiques comme l’alternative pour combler le déficit énergétique de l’industrie minière, les opportunités à développer pour exploiter tout le potentiel hydroélectrique estimé à 100 Gigawatts (Le pays n’en exploite que moins de 3 % à ce jour) et les évolutions majeures au niveau des technologies dans le secteur énergétique. En effet, une bonne électricité va permettre d’accroÏtre la production minière et surtout d’assurer la transformation locale.

L’on estime la demande en énergie électrique des industries minières implantées dans l’ex-Katanga à 1 411 MW au moment où l’offre disponible ne dépasse guère les 750 MW. Toujours en chiffre, le déficit électrique s’établirait autour de 860 MW. Entre-temps, la RDC continue d’accumuler un retard dans la mise en œuvre du nouveau paysage énergétique. Le gouvernement de la République n’a pas installé une institution aussi stratégique que l’Autorité de régulation. Très peu de privés ne s’aventurent encore dans le secteur énergétique jugé très coûteux. Toutefois, ceux qui opèrent déjà produisent aujourd’hui les 500 MW grâce aux énergies renouvelables, soit le tiers de la production de la Snel. Comme le pensent de nombreux experts, le courant électrique va permettre de mener à leur terme des grands projets dans les secteurs à fort entraînement comme l’agriculture et l’industrie.          

Laurent Essolomwa

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