Électricité : premier revers pour Inga III

Jeudi 6 Février 2014 - 16:48

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le conseil d’administration de la Banque mondiale (BM) a annoncé le report de la réunion du 11 février à l'issue de laquelle les 188 États-membres seront appelés à valider le prêt de 73 millions de dollars américains en faveur de ce vaste projet hydroélectrique en RDC.

 Aucune date n’a été fixée pour la prochaine réunion axée sur ce sujet. Toutefois, à en croire la direction du groupe, il n’est pas question à ce stade de parler de "l’annulation". En effet, interrogé par l’AFP, le porte-parole de la BM, David Theis, n’a apporté aucune indication sur les motifs de cette décision, se contentant juste d’annoncer officiellement le report de la présentation devant le conseil du projet d’assistance technique lié à la conception du projet. Pour couper court à toute interprétation inévitable sur cette décision du premier partenaire au développement de la RDC, David Theis a réaffirmé une fois encore l’engagement ferme de son institution envers le projet Inga III.

Kinshasa a vite fait de relativiser les choses, en insistant sur le fait qu'il s'agit d'un report et non de la remise en question du projet. À cet effet, les autorités congolaises ont réitéré le caractère panafricain du projet. Selon les analystes, l’intérêt exprimé par les Américains – et répercuté par le gouvernement congolais – peut très bien être un atout au moment opportun, lorsqu’il s’agira pour l’administration américaine de peser de tout son poids pour faire aboutir le projet grâce à sa voix prépondérante au sein du conseil d'administration. Déjà le ton était donné avec la visite à Kinshasa du chef de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) sur le site d’Inga.

malgré tout, il faut insister aussi sur le fait que ce report intervient sur fond d’une controverse sur l’opportunité du projet. Dans la foulée, l’on a cité la correspondance rédigée par douze ONG congolaises à la fin du mois de janvier 2014. Elles ont émis des doutes sur la capacité du projet à aider réellement le pays à combler le fossé énergétique. Au-delà, elles ont exprimé des inquiétudes sur son impact sur les populations locales. Inga III est la réponse trouvée au déficit énergétique, estimé à 1000 MW pour le seul secteur minier au Katanga. Sur la base d’un arrangement, l’Afrique du Sud s’est engagée à acheter 2500 MW de l’énergie produite par cette centrale. Celle-ci aura une capacité installée suffisante pour rivaliser avec les plus grandes centrales du monde.

Laurent Essolomwa