Emploi : Avec 38 millions jeunes au chômage l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée (Partie I)

Jeudi 3 Septembre 2015 - 12:00

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Alors que l’Afrique connaît un fort taux de croissance, 38 millions de jeunes sont au chômage. Parfois à cause d'un décalage entre le système éducatif et le marché du travail. Tel est le constat fait par Dramane Haïdara, spécialiste des stratégies du développement de l’emploi au bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) de Dakar (Sénégal), publié sur le site de l’Année européenne pour le développement

Si « le monde s’enfonce dans une crise de l’emploi sans précédent, l’Afrique subsaharienne demeure la région du monde la plus touchée par cette crise », d’après le constat de Dramane Haïdara.  Avec plus de 200 millions de personnes âgées entre 15 et 24 ans, l’Afrique est le continent le plus jeune de la planète, et a la plus grande proportion de moins de 30 ans dans la population mondiale (70 %).

Et malgré son fort taux de croissance et un taux de chômage relativement bas (60%),  60% des chômeurs africains sont des jeunes, coincés entre chômage et précarité. En Afrique du Nord,  le taux de chômage est de 30%. Les causes  du chômage des jeunes sont multiples et liées entre elles. «  Entre une éducation lacunaire, un essor économique insuffisant et un problème d’adéquation entre la formation et les besoins économiques, les chantiers sont nombreux et vastes ».

Une école  décalée par rapport aux attentes

Entre 1999 et 2006, le taux de scolarisation moyen est passé de 54% à 70% en Afrique subsaharienne, avec de fortes disparités entre les régions, les milieux socio-économiques et les sexes. Mais le taux d’alphabétisation reste un des plus faibles au monde. Si le niveau d’instruction a  fortement augmenté, le nombre de jeunes diplômés en Afrique a triplé pour atteindre 4,9 millions. Paradoxalement, la progression de la formation représente une partie du problème.

En effet, l’économie des pays africains n’a pas suivi. Selon le Bureau international du travail (BIT), entre 2000 et 2007, la population active africaine a augmenté de 96 millions pendant que les emplois ont crû seulement de 63 millions : il y aurait plus de demandeurs d’emploi que de postes à pourvoir.

L’inadaptation entre le système éducation et les réalités économiques

L’existence d’un déséquilibre  des filières. En 2013, 3/4 de bacheliers étaient spécialisés dans les lettres, contre 1/4 en sciences. « Or les sciences humaines correspondent peu aux besoins économiques africains, ni aux secteurs économiques qui embauchent aujourd’hui. Faute de vrai poste, les jeunes africains doivent souvent se contenter de petits boulots qui ne correspondent pas à leur cursus », relève  le spécialiste de l’OIT.

Noël Ndong

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