Emploi : Avec 38 millions jeunes au chômage l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée (Partie Ii)

Jeudi 3 Septembre 2015 - 12:07

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Les limites de la stratégie de « l’école pour tous »

 

Outre Les diplômés qui ne trouvent pas d’emplois correspondant à leurs qualifications, des millions de jeunes de 15 à 24 ans qui n’ont pas achevé l’école primaire et peinent eux aussi à accéder à l’emploi. Selon un rapport de l’Ocde publié en 2012, 160 millions d’adultes dans les pays développés n’ont pas les qualifications nécessaires pour postuler à un emploi.

L’Afrique se retrouve ainsi soit avec des jeunes diplômés à qui on ne peut donner de poste, soit avec des jeunes sous-qualifiés qui n’ont aucune chance de faire leur place.

L’ensemble du système d’éducation est globalement inadapté aux réalités économiques africaines. L’offre de formation ne répond que très partiellement aux besoins en compétences des entreprises, les formations techniques et professionnelles sont peu nombreuses et lacunaires. Un décalage entre les besoins du marché et l’éducation  qui nécessite de réévaluer la pertinence des formations ainsi que le contenu de leurs programmes.

Les jeunes constituent la majeure partie de la population africaine, un constat inquiétant : avec un taux de chômage aussi élevé, le taux de pauvreté atteint 47,5 % dans tout le continent, avec tous les risques d’instabilité sociale que cela implique, souligne l’OIT.

Cette jeunesse frustrée et livrée à elle-même devient la cible idéale de groupes extrémistes comme Al-Qaïda. Selon une enquête réalisée par la Banque mondiale, environ 40 % de ceux qui rejoignent des mouvements rebelles et terroristes seraient motivés par le manque d’emplois.

Une solution existe dans la combinaison formation et emploi

En lançant la « Décennie de la jeunesse africaine » (2009-2018), les dirigeants prenaient compte  de la nécessité de lutter à la fois contre le chômage et le sous-emploi. Des initiatives se sont multipliées. C’est le cas du Ghana, qui a mis en place un service national de la jeunesse et des programmes  pour doter les diplômés de l’enseignement supérieur des compétences requises et  les aider à trouver un emploi.

La formation ne peut plus se faire uniquement selon une approche purement académique, mais au contraire en lien avec les entreprises. L’OIT appelle à mieux prendre en compte les besoins des acteurs économiques et s’en rapprocher : « il ne s’agit plus seulement de former pour qualifier, mais de former pour insérer ».

D’autres pistes d’insertion professionnelle sont aussi envisageables : l’intégration de la personne dans l’entreprise puis sa formation. Ce qui permettrait aux jeunes sans qualification d’être éduqués non pas par l’école, mais via l’emploi, d’après Dramane Haïdara.

Il plaide pour un « indispensable  développement de collaborations avec les entreprises », comme tente de le proposer l’Agence française de développement (AFD) au Burkina Faso, au Cameroun, ou en Côte d’Ivoire, « en travaillant avec le secteur privé pour former de jeunes africains dans des domaines porteurs comme l’énergie ou l’agriculture ».

Noël Ndong

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