Énergie : le Niger et Areva poursuivent leur bras de fer au-delà de la date butoir du 31 décembre 2013

07-01-2014 17:55

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Le Niger et Areva tardent à s'accorder sur de nouveaux contrats pour l'extraction de l'uranium. L'augmentation des taxes est au coeur du statu quo

Areva refusant de s'aligner au régime général, souhaite conserver ses exonérations fiscales prévues par un ancien contrat d'extraction. Entre Areva et le Niger, se trouve l'ONG Oxfam qui indique que si l'uranium représente 70% des exportations du pays, il ne participe qu'à 5,8% de son Produit intérieur brut (PIB). Ce que nie Areva, soutenant que depuis quarante ans, le Niger a perçu 871 millions d'euros, soit 85% des revenus directs ; Areva, 129 millions d'euros, soit 13% ; et 24 millions d'euros pour les partenaires directs étrangers, soit 2%.

La renégociation du contrat entre le Niger et Areva devrait permettre la mise en place de nouveaux contrats miniers pour les dix prochaines années, les précédents contrats étant arrivés à échéance le 31 décembre 2013. Or à cette date, les négociations ont continué à marquer le pas. La baisse de la demande mondiale d'uranium, suite à la catastrophe de Fukuyama en 2011, mettrait en péril la rentabilité des mines de la Cominac et de la Somaïr, selon Areva. 

Ces deux usines d'Areva au Niger, la Cominac et la Somaïr, sont fermées depuis le 31 décembre, date butoir des négociations, pour maintenance, à en croire Areva. Ce que conteste la conseilère d'Oxfam France, Anne-Sophie Simpere, qui parle « d'une technique classique dans ce type de négociations commerciales : mettre les ouvriers au chômage technique afin d'agiter le spectre du chômage », soulignant cependant qu'Areva ne peut se passer du Niger à court terme. Prévue en 2012 et repoussée à la fin 2016 par Areva, la mine d'Imouraren, qui devrait propulser le Niger au rang de deuxième producteur mondial d'uranium, laisse interrogatif. Car ce retard est une perte de rentrées fiscales pour le Niger.

La position du gouvernement nigérien serait plutôt variante. En effet, son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a annoncé, la semaine dernière, qu'en raison du bas niveau des prix de l'uranium, le Niger pourrait renoncer à durcir le régime d'impostion d'Areva. Cette information sera rapidement contrecarrée par d'autres déclarations de membres du gouvernement sur RFI. 

 

Noël Ndong