Énergie : le premier couac dans l’importation de l’électricité du sud de l’Afrique au Katanga

Mardi 2 Mai 2017 - 19:47

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L’affaire a pris une tournure inattendue avec la volonté de la Société nationale de l’électricité (Snél) de s’imposer en intermédiaire entre la compagnie sud-africaine Eskom et les miniers de la province cuprifère. Un accord reliant la Snél à Eskom existerait déjà sur l’importation de 200 MW d’électricité, a confirmé notre consœur Ecofin. Mais la Snél parle encore des négociations en cours.

Le nœud du conflit repose dans le refus des miniers de devoir rendre des comptes à la société publique. Ils souhaitent s’approvisionner directement auprès du géant sud-africain de l’électricité. Or, une telle démarche constituerait une violation des lois du Pool énergétique de l’Afrique australe qui ne prévoit pas de relation directe, sans passer par la société publique en charge de la fourniture de l’électricité. Par rapport au conflit qui vient de voir le jour, il se pose déjà un problème sur la barre établie par la Snél jugée trop élevée par les miniers pour démarrer des négociations. Le long parcours à travers les réseaux zimbabwéens et zambiens de la ligne avant d’arriver dans le Haut-Katanga va influer déjà considérablement sur la facture finale de l’énergie importée.

Désormais les bénéficiaires en colère soupçonnent la société nationale de chercher à surenchérir pour faire du profit. Répercutant les propos d’un haut cadre de la Snél, il n’y a rien d’illégal dans une telle démarche de l’opérateur public. En tant que société commerciale, au terme d’un processus de transformation juridique, il est clair que son objectif premier est de se servir des intérêts de l’économie nationale, a-t-il soutenu. Toutefois, rien n’est définitif à ce stade car les négociations se poursuivent toujours entre la Snél et Eskom.

Sans doute en saura-t-on plus à l’issue de ces pourparlers. Mais déjà les miniers semblent bien décider à faire respecter la ligne rouge. Il s’agit d’une situation inconfortable pour la Snél qui doit faire face à une baisse de sa production énergétique à la suite de l’étiage du fleuve Congo. Les conséquences socioéconomiques de ce phénomène sont catastrophiques pour le pays. En effet, il y a une incidence directe sur la production et la distribution de l’eau potable, la navigabilité sur le bief maritime, le fleuve Congo et ses affluents (Kasaï, Oubangui, etc.) mais également les activités économiques des villes portuaires de Matadi, Boma et les environs en cas de baisse du trafic.

Laurent Essolomwa

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