Enfin !

Les rencontres à haut niveau qui se déroulent ces jours ci à Paris entre le Congo et la France démontrent que les relations entre les deux pays reprennent, lentement mais sûrement, un tour normal. N’en déplaise à celles et ceux qui s’emploient depuis des mois à provoquer une rupture la raison l’emporte sur la passion, la logique sur l’irrationnel, la raison d’Etat sur l’utopie. Après s’être tourné le dos pendant plusieurs mois pour des raisons que l’avenir se chargera certainement d’éclairer Brazzaville et Paris entreprennent de resserrer enfin les liens de confiance tissés par l’Histoire.

Disons-le clairement : il était temps que cesse le procès politique absurde engagé en France, et d’ailleurs plus généralement en Europe, par divers acteurs politiques lorsque Denis Sassou N’Guesso décida de changer la Constitution dans le but de moderniser la gouvernance publique. Inspiré par des milieux proches du pouvoir en France et relayé par des médias aussi puissants que mal informés – le quotidien Le Monde tout particulièrement – ce mouvement aux forts relents coloniaux visait à réimposer à notre pays une sorte de tutelle. Il niait purement et simplement le fait que le Congo est un pays libre, indépendant, qui n’a pas de comptes à rendre à ceux qui exploitèrent ses richesses pendant plus d’un siècle sans vraiment se préoccuper de l’aider à émerger.

Plongée dans une crise  qui prouve à la face du monde combien est fragile son propre mode de gouvernance et, de façon plus grave encore, à quel point sa paix intérieure se trouve menacée par la faiblesse de son pouvoir exécutif la France a plus que jamais besoin de partenaires sûrs. Si un fossé artificiel se creuse entre elle et eux sa place au sein de la communauté internationale se réduira en effet  comme une peau de chagrin. Et le fait de détenir des armes nucléaires, d’occuper une place privilégiée dans les institutions internationales, de figurer dans le petit groupe des « Grands »  ne changera rien à ce déclin que le peuple français finira tôt ou tard par payer au prix fort.

Sans attendre les résultats concrets que génèrera l’amitié retrouvée de nos deux peuples remercions ceux qui, sur le devant de la scène mais aussi dans l’ombre, ont permis que s’ouvre cette nouvelle page de notre Histoire commune.