Enjeux de l’heure : la Cenco mobilise contre un troisième mandat de Joseph Kabila

Mercredi 6 Juin 2018 - 17:45

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L’Eglise catholique de la RDC s’oppose à l’éventualité d’une révision constitutionnelle et tient à faire passer son message au travers des banderoles et autres supports. Une initiative qui suscite déjà la réaction des autorités politico administratives concernées.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la Une: l’Eglise catholique dit non à un 3e mandat de KabilaLe torchon continue de brûler entre la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et le bourgmestre de la commune de la Gombe, Dolly Makambo. Il est reproché à ce dernier d’avoir arraché de force deux banderoles qui surplombaient le Centre interdiocésain, situé dans la concession de la Nonciature apostolique. Les banderoles portaient des écrits pas très tendres envers la « Kabilie ». « Pas de troisième mandat pour le président de la République » et « non à la révision de la Constitution », pouvait-on lire en surimpression sur ces bannières qui sollicitaient les regards de tout passant dans les périmètres de ce centre. Le lendemain de leur affichage, elles furent enlevées par le bourgmestre de la Gombe en personne qu’accompagnait un groupe des policiers.

 L’acte posé par cette autorité politico-administrative a fait couler beaucoup d’encre et de salive, chacun y allant de son commentaire. Dans les milieux catholiques, le bourgmestre Dolly Makambo fut, comme il fallait s’y attendre, traité de tous les noms.  Pour le Comité laïc de coordination (CLC), il s’agit ni plus ni moins que d’une subversion, ou mieux, d’un fait de terrorisme urbain. Et pourtant, en prenant l'initiative d’afficher de telles banderoles avec des messages politiques, le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (Calcc), une autre structure proche de l’Eglise catholique, a cru bon de sensibiliser contre la révision constitutionnelle ainsi que sur l’éventualité d’un troisième mandat pour l’actuel chef de l’Etat. C’était sans compter avec l’activisme du bourgmestre qui a considéré cela comme une provocation, pour ne pas parler d'une déviation de la part de l’Eglise catholique dont l’immixtion dans les affaires politiques n’est pas bien perçue dans une certaine opinion.

Plutôt que de tempérer les ardeurs des catholiques, le geste posé par Dolly Makambo les a paradoxalement énervés au point qu’ils ont pris l’option d’aller jusqu’au bout de leur logique, quelles que soient les intimidations et les menaces. D’où l’encouragement adressé au Calcc à poursuivre la campagne de sensibilisation à travers toutes les paroisses catholiques du pays. Aussi le CLC a-t-il encouragé le Calcc à continuer et à intensifier sa campagne de vulgarisation et de sensibilisation par des banderoles au niveau des paroisses et dans les diocèses du pays.

Enfonçant le clou, les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ont exigé au bourgmestre de la Gombe de restituer les banderoles enlevées et de demander pardon au peuple congolais pour son comportement jugé indigne. « Si non,  nous conclurons au banditisme d’État et nous nous réservons le droit d’aller en justice », ont-ils martelé dans un communiqué. Pour les évêques catholiques, les agissements de Dolly Makambo viseraient à « imposer un troisième mandat en dépit de son interdiction par l’accord politique signé le 31 décembre 2016 ».    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des évêques membres de la Cenco

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