Enjeux de l’heure : la France et l’Union africaine au chevet de la RDC

Mercredi 12 Avril 2017 - 18:00

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François Hollande et Alpha Condé ont, à la faveur d’une rencontre à Paris,  laissé, dans leur raisonnement, croire à une probable nouvelle facilitation de l’Union africaine, en association avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), conformément à la Résolution 2348 pour les bons offices dans la crise politique congolaise.  

De passage à Paris le mardi 11 avril, le président guinéen Alpha Condé qui dirige l’Union africaine a discuté à l’Elysée avec son homologue français de la situation politique qui prévaut actuellement en RDC. Pays à la dimension d’un sous-continent, le Congo-Kinshasa situé au cœur de l’Afrique est au cœur des préoccupations de l‘UA qui ne jure que par sa stabilité et sa sécurité au regard de l‘influence qu’il est censé exercer sur l’Afrique subsaharienne. La nomination la semaine dernière de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre après l’échec constaté des négociations directes entre l’Opposition et la Majorité est loin de faire baisser la tension dans le pays. Les deux chefs d’Etat ont émis des soucis quant à l’avenir politique immédiat de la RDC étant donné que cette nomination n’est pas le fait d’un consensus de la classe politique. L'échec de la médiation menée par la Cenco visant à mettre en œuvre l'accord du 31 décembre parait influencer la suite du processus avec des frustrations qui n’en finissent pas.

Pour le président Alpha Condé qui s’est joint à l‘idée de François Hollande de laisser à l’Union africaine la latitude « de trouver des solutions de médiation indispensables » à la situation politique congolaise », il y a lieu d’aider la RDC « à sortir de la crise grâce à la médiation de l’Union africaine ». Le président guinéen qui veut créer une instance où « les problèmes des Africains seront résolus par les Africains », entend s’impliquer dans la crise congolaise. « En tant que président de l'Union africaine, je parle avec le président Kabila, j'ai parlé avec les différents mouvements de l'opposition et nous sommes à leurs côtés pour les aider à trouver une solution qui permette au Congo de faire des élections transparentes », a-t-il déclaré au sortir de la rencontre avec François Hollande.  

Entretemps, dans les couloirs de l’Elysée, il se susurre que la nomination de Bruno Tshibala n’est pas conforme à l‘esprit et à la lettre de l’accord du 31 décembre. «  Le Premier ministre devait être proposé par l'opposition et là le Premier ministre qui a été nommé n'a pas été proposé par l'opposition. Donc, l'accord du 31 décembre n'a pas été respecté », a indiqué une source diplomatique française citée par l’AFP. La France qui ne fait plus mystère sur ses inquiétudes en rapport avec le processus électoral en RDC plaide pour la recherche d’un consensus. « Il faut essayer de retrouver du consensus dans l'organisation des élections prévues pour la fin de l'année », a fait savoir la source tout en saluant les avancées déjà engrangées dans le cadre des préparatifs des élections. En revanche, regrette-t-elle, « le consensus politique, ce qui était espéré avec l'accord du 31 décembre, ne se concrétise pas ». Sur des différentes considérations, il s’est dégagé une identité de vues entre les deux personnalités.  

 

Alain Diasso

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