Enjeux politiques : le meeting du Rassemblement n’a pas eu lieu

Samedi 5 Novembre 2016 - 15:00

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Le gouvernement provincial de Kinshasa, qui avait interdit cette manifestation de l’opposition, a mis sa menace en exécution en empêchant son déroulement avec la contribution des forces de l’ordre. 

Étienne Tshisekedi, l’irréductible opposant aujourd’hui à la tête du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, n’a hélas pu tenir son meeting comme prévu le 5 novembre sur le boulevard Triomphal à côté du stade des martyrs. L’autorité urbaine, qui n’a pas encore levé sa mesure d’interdiction de toute manifestation publique dans la ville prise le 22 septembre dernier lors du conseil des ministres provinciaux, s’est montrée intransigeante face à la témérité du Rassemblement à tenir, envers et contre tout, son meeting. La police nationale congolaise s’y est mise avec beaucoup d’engagement en déployant ses unités sur les lieux stratégiques de Kinshasa et particulièrement aux alentours de la résidence d’Étienne Tshisekedi et du siège de son parti à Limete. Consignées d’intensifier leur présence dans tous les points chauds et sites stratégiques, les unités de la police nationale garnison de la ville province de Kinshasa ont assumé leur mission d’empêcher ce jour « tous les fauteurs des troubles à prendre d’assaut n’importe quel lieu public de la capitale ».

À Limete, toute entrée et sortie étaient filtrées par des éléments de la police. Toute la matinée durant, l’important dispositif militaire déployé dans le quartier général de l'UDPS avait dissuadé de nombreux habitants à rester terrés chez eux. D’après des sources, quelques militants postés devant le domicile du « lider maximo » auraient été interpellés. La police épiait le moindre regroupement des personnes qu’elle dispersait à la minute. Même scénario sur le lieu où était prévue la manifestation, lequel lieu était pris d’assaut par quelques jeunes qui ont vite improvisé une partie de football. Les partisans de l’opposition qui, tôt le matin, ont convergé vers le site avaient été vite dispersés à coups de gaz lacrymogène, révèlent des témoins.

Entre-temps, les sièges des partis politiques affiliés au Rassemblement qui jouxtent l’espace Triomphal ont été pris d’assaut par des policiers anti-émeute tenant en respect leurs militants qui tentaient de sortir.  Jusqu’en début d’après-midi, le lieu du meeting a été livré à la merci des policiers et des unités de la garde présidentielle qui tenaient à faire respecter la mesure de l‘autorité urbaine. Mais, à l'UDPS, on ne s’avoue pas vaincu. On réfléchit déjà sur une nouvelle stratégie pour permettre à Étienne Tshisekedi et au Rassemblement de s’exprimer. Son secrétaire général Jean-Marc Kabund a accusé le pouvoir d’avoir empêché l’opposition de s’exprimer, annonçant à l’occasion des manifestations des rues tout prochainement pour exiger le respect de la Constitution. Notons que ces évènements se sont déroulés pendant que les signaux de RFI et de Radio Okapi ont été brouillés sur leur fréquence de Kinshasa. D’aucuns ont salué le professionnalisme des forces de police qui n’a pas versé dans un excès de zèle comme autrefois. Aucun blessé grave et aucune perte en vie humaine n’ont été enregistrés.

 

 

                               

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des véhicules de la Monusco stationnés sur le lieu du meeting

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