Enjeux politiques : le Rassop met en garde contre une parodie d’élections

Jeudi 19 Juillet 2018 - 17:00

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La plate-forme politique que dirige Félix Tshisekedi a posé les conditions de sa participation aux élections prévues  pour le 23 décembre prochain, au cours d’un échange, le 18 juillet, à Kinshasa avec la presse.

Le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement (Rassop) a tenu un point de presse pour faire l’état des lieux du processus électoral tel que piloté par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Devant les journalistes, les cadres de cette plate-forme affichaient à la tribune un air tendu, sans doute excédés par la manière dont se déroule le processus électoral livré à la merci d’une majorité présidentielle qui en fait ce qu’elle veut. À l’exception des membres du G7 de Moïse Katumbi non visibles dans la salle, Félix Tshisekedi et les délégués d’autres composantes affiliées au Rassop ont, dans un communiqué lu par le Dr Buassa, posé quelques préalables quant à leur participation aux élections du 23 décembre.

Rien n’est pour autant acquis, nonobstant le fait pour cette plate-forme d’avoir déposé les listes de ses candidats aux élections provinciales. Quand bien même le Rassop a donné, à travers cette action, la preuve de sa bonne foi et de sa détermination d’aller aux élections en décembre, il peut tout aussi se rétracter si ses revendications ne sont pas prises en compte.  « Il n’est pas question de jouer aux accompagnateurs de la majorité », peut-on lire dans le communiqué du Rassop qui reflète un peu l’état d’esprit de ses membres  qui tiennent aux élections libres, transparentes et réellement démocratiques. « Au regard de la gravité de la situation actuelle entretenue par les initiatives provocatrices du régime de M. Kabila qui menacent le processus électoral, la stabilité du pays et de la région, il est évident que le Rassemblement n’accompagnera pas le pouvoir en place dans son dessein de créer le chaos dans notre pays au travers d’une parodie d’élection », avertit le Rassop.                         

Tant que ses exigences ne seront pas prises en compte, la coalition créée à Genval en juin 2016 n’est pas du tout disposée à aller aux élections le 23 décembre. Pour elle, le processus doit être recadré en intégrant cinq  préalables majeurs, entre autres extirper du fichier électoral plus des dix millions d’enrôlés fictifs, retirer la machine à voter non prévue ni dans le calendrier de la Céni ni dans la loi électorale, mettre en œuvre les mesures de décrispation, redynamiser la Céni avec le remplacement du délégué de l’UDPS en lieu et place de l’actuel rapporteur, enfin s’assurer de la non-représentation de Joseph Kabila pour un troisième mandat présidentiel. Par ailleurs, le Rassemblement invite à une mobilisation de la population congolaise pour des élections libres, crédibles et transparentes qui ne pourront se tenir sans la prise en compte des revendications sus évoquées.   

Alain Diasso

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