Enjeux politiques : l’opposition décrète une « journée ville morte » le 16 février

Jeudi 11 Février 2016 - 18:09

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La Dynamique de l’opposition et le G7 appellent à une grève générale dans tout le pays pour adresser un « avertissement » au chef de l’État qu'ils soupçonnent de vouloir violer la Constitution afin de se maintenir au pouvoir.

Alors que les esprits avertis redoutaient une confrontation le 16 février entre les partisans de la majorité et ceux de l’opposition qui tenaient à manifester le même jour pour commémorer à leur manière cette date de portée historique dans la lutte pour la démocratie en RDC, la donne vient subitement de changer à la suite du revirement des leaders de l’opposition. Ces derniers, réunis le 10 février pour réfléchir sur la meilleure stratégie à mettre en place par rapport à cette commémoration, ont finalement renoncé à la marche pacifique comme initialement prévu.

En lieu et place, ils ont opté pour une grève générale à décréter sur l’ensemble du territoire national. « Ce jour-là, chacun de nous est appelé à se mobiliser pour lancer un sérieux avertissement à M. Joseph Kabila et à tous ceux qui sont tentés par la violation de notre Constitution pour rester au pouvoir à vie », peut-on lire dans leur communiqué rendu public à l’issue de la réunion. Toutes les têtes couronnées ou presque de la Dynamique de l’opposition et du G7 étaient là , conscientes de l’enjeu que vaut cette action dont l’issue est étroitement liée à leur avenir politique.

Pour tout dire, il s’agit d’une ville morte que l’opposition décrète pour cette journée du 16 février, une manière pour elle de rappeler au président de la République qu’il est le garant de la Constitution et qu’il est, de ce fait, tenu à la respecter et à la faire respecter par tous. « Nous sommes appelés à rester à la maison, à ne pas aller au travail et à ne pas envoyer nos enfants à l’école », soutient la déclaration. Rappelant la longue marche historique pour la conquête des libertés fondamentales en RDC, les représentants de l’opposition estiment que la démocratie est de nouveau menacée et que le processus électoral est délibérément retardé par des velléités dictatoriales et des tentatives malveillantes de violer la Constitution. « C’est donc un devoir sacré que de lutter, sans peur, pour que la démocratie, la sécurité et le développement s’y installent durablement », disent-ils. 

Notons que cette annonce de l’opposition vient quelque peu baisser la tension sociale qui couvait déjà à l’ombre de cette échéance présentée comme fatidique, après la renonciation de l’Église catholique de ses marches mémorielles craignant une « récupération politique » du fait de la décision de l'opposition d’y participer. Avec cette rétractation de l’opposition, la Majorité reste, sauf changement de dernière minute, la seule plate-forme politique à tenir encore son agenda par rapport à son intention de marcher le 16 février.

Pour rappel, le 16 février marque l'anniversaire de la répression meurtrière de la « marche des chrétiens » de 1992 partie des églises catholiques de Kinshasa pour tenter d'arracher la démocratie au défunt Maréchal Mobutu Sese Seko. Cette marche avait été réprimée dans le sang.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les leaders de l'opposition

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