Enjeux politiques : Martin Fayulu réaffirme son combat pour "la vérité des urnes"

Jeudi 6 Juin 2019 - 18:45

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Ce n’est pas de si tôt que le principal leader de Lamuka arrêtera sa lutte de la vérité des urnes. En tout cas, c’est ce qui transparaît de son discours tenu le 6 mai, au collège Boboto, devant des étudiants de la ville de Kinshasa.

Dans une salle remplie comme un œuf, le candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 est resté fidèle à son crédo, tout en signifiant qu'il mettra un terme au combat de la vérité des urnes le jour où le peuple le lui demandera. Déroulant sur le thème « La crise de légitimité en RDC, causes et effets », le président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement a tenu à recadrer le sens de son combat. «Je ne suis pas dans l'opposition par rapport à Félix Tshisekedi. Je suis dans le combat du peuple pour résoudre la crise de légitimité du pouvoir. Et je l'ai dit, ça s'appelle la vérité des urnes », a-t-il déclaré.  Et d’ajouter : « Nous avons transformé Lamuka en plate-forme politique. Notre convention est claire : nous devons avoir une action tournée autour de la défense de la Constitution. Nous devons mobiliser la population pour que le combat pour la vérité des urnes soit effectif ».

Embrayant sur la crise de légitimité institutionnelle, Martin Fayulu a déploré la mainmise de la communauté internationale sur la République démocratique du Congo (RDC) dont la souveraineté aura été sacrifiée sur l’autel des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Selon lui, la crise de légitimité est exacerbée par le non-respect de la volonté du peuple dont les choix ne sont jamais pris en compte, faisant allusion à la dernière présidentielle au terme de laquelle il serait le président réellement élu. « C’est le peuple qui donne l’onction et celui qui n’a pas été élu par le peuple n’a pas cette onction. Les Congolais ont perdu toute confiance et ne croient plus aux élections comme mode d’accès au pouvoir. Ce qui va se traduire par un taux faible de participation. La solution à la crise de légitimité n’a qu'un seul nom : vérité des urnes », a-t-il déclaré.

Une position qui tranche avec celle d’autres cadres de Lamuka tels Moïse Katumbi, l’actuel coordonnateur, qui a annoncé une rencontre prochaine entre les membres de cette coalition et Félix Tshisekedi. Mettant un peu d’eau dans son vin, l’ex-gouverneur du Katanga, qui doit à l’actuel chef de l’Etat son retour au pays, n’est plus dans le schéma radical de Martin Fayulu. Il cherche à arrondir les angles en exerçant une opposition républicaine, loin de la vile et inutile polémique. Et, d’ailleurs, son regroupement Ensemble pour le changement est en train, petit à petit, de s’éloigner du giron Lamuka. Des faits parlent d’eux-mêmes.

La nomination de Gabriel Kyungu, un proche de Moïse Katumbi, à la Société nationale nationale de chemin de fer du Congo, est perçue comme un signe de rapprochement d’Ensemble à la coalition Cap pour le changement qui a plus que jamais besoin de nouveaux alliés pour faire face à une « Kabilie » solidement requinquée, jouissant du contrôle quasi total de l‘appareil étatique.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Fayulu face aux étudiants au collège Boboto

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