Enlèvements au Nigeria : 80 militaires américains dépêchés au Tchad pour rechercher les lycéennes

Jeudi 22 Mai 2014 - 13:45

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Le président américain Barack Obama a annoncé le 21 mai qu'un contingent de quatre-vingts militaires avait été déployé au Tchad pour participer aux recherches des jeunes filles enlevées par Boko Haram en avril à Chibok, au nord-est du Nigeria

« Ces soldats soutiendront les opérations de renseignements, de surveillance et de vols de reconnaissance pour des missions au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines », explique le patron de la Maison-Blanche dans une lettre adressée au Congrès, conformément à la loi sur les « pouvoirs de guerre », qui stipule que le président doit le tenir informé d’un éventuel déploiement militaire à l’étranger. « [Ils] devraient rester sur le terrain tant que leur aide sera requise », précise-t-il.

Les soldats envoyés au Tchad grâce à la collaboration de N’Djamena sont composés de deux équipes de quarante personnes. La première va s’occuper des drones de surveillance acheminés sur place ; la seconde est composée de responsables de la sécurité des hommes et du matériel. Ce contingent va permettre d’élargir le champ de recherches des otages au Nigeria, qui connaît un déchaînement de la violence attribuée à l’insurrection des islamistes de Boko Haram.

Ces djihadistes avaient revendiqué l’enlèvement de plus de deux lycéennes en avril à Chibok. Leur mouvement a aussi revendiqué une série d’attaques spectaculaires récentes, dont deux attentats à la voiture piégée à Abuja, la capitale fédérale, qui ont tué au total une centaine de personnes, des attentats dans le nord-est et à Jos, dans le centre du pays, dans lesquels près de 150 personnes ont péri.

L’enlèvement des lycéennes a déclenché une mobilisation internationale. Avant cette nouvelle aide, les États-Unis avaient envoyé sur le terrain des avions, des drones et une trentaine de civils et militaires. La Chine, la France, la Grande-Bretagne, Israël et d’autres pays ont proposé aussi leur aide au Nigeria pour localiser les otages.

Aux États-Unis, les élus démocrates et républicains soutiennent un engagement américain conséquent dans la recherche des jeunes Nigérianes enlevées, même s’il ne s’agit pas, pour l’instant, d’une intervention militaire sur le terrain. Cependant, certains hauts responsables de l’administration appellent Barack Obama à la prudence concernant les initiatives américaines. C’est le cas d’Amanda Dory, de la direction Afrique du ministère américain de la Défense, qui a mis en garde contre une opération qui pourrait mettre la vie des otages en danger. « Notre sentiment aujourd’hui est qu’elles ont été dispersées en petits groupes. Elles ne sont peut-être plus toutes au Nigeria », souligne-t-elle. « La complexité du terrain, la jungle pour une grande part, et les déplacements qui ont certainement eu lieu dans les semaines passées ont pour conséquence une zone de recherches plus vaste, un environnement difficile, et cela rend une opération de sauvetage difficile à imaginer. »

Nestor N'Gampoula