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Enseignements de campagne électorale

Vendredi 25 Mars 2016 - 16:15

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Entre projets de société et programmes de gouvernement, les neuf candidats à l'élection présidentielle dont le premier tour s'est tenu, hier 20 mars, ont durant la campagne en vue de ce scrutin, dévoilé chacun leurs ambitions pour le Congo. Tous, de manière générale, ont multiplié des promesses en direction des jeunes, en inscrivant dans leurs agendas, la formation et les offres d'emploi pour la couche la plus active de la population congolaise.

Tous ne pourront évidemment pas mettre en œuvre ces projets ou programmes du fait que la compétition à laquelle ils sont soumis est pour dire les choses de manière triviale, élitiste. Au bout du compte, en effet, ce rendez-vous électoral qui soulève beaucoup de passions au sein de la société congolaise ne désignera qu'un seul d'entre eux pour diriger le Congo les cinq prochaines années. Les huit candidats " malheureux" attendront, s'ils le souhaitent, 2021 pour solliciter à nouveau les suffrages de leurs compatriotes. C'est un peu loin, mais c'est ainsi que fonctionne la démocratie.

Si les partisans des neuf challengers se saisissaient de cette dimension émulatrice des opérations électorales d'hier, peut-être se rendront-ils compte que le moment ne sera pas venu pour les filles et fils du Congo, au lendemain du 20 mars, de se tirer dessus dans les quartiers, de brûler leurs villes et villages, de ne plus adresser la parole au voisin, d'anéantir l'espérance du vivre ensemble qui les habite parce que leur leader charismatique, qui leur avait tout promis pendant la campagne électorale, n'a pas été élu et donc ne remplira pas ses engagements de sitôt. 

A propos des promesses, Il faut retenir une chose: même si la jeunesse représente la couche la plus écrasante de la population congolaise, et que les neufs candidats qui attendent désormais de la CNEI le verdict des urnes, pour savoir à quelle sauce ils ont été préparés, l'ont mise en avant dans leurs ébauches de projets-programmes, il est une réalité qu'ils ne doivent pas perdre de vue. Elle concerne la satisfaction des besoins essentiels des populations dans l'hinterland.

Les candidats ayant sillonné le Congo dans ses coins les plus reculés pendant les deux semaines de la campagne électorale ont dû toucher du doigt cette réalité. Ils ont dû se rendre compte des demandes les plus pressantes des populations. Ils ont réalisé que dans l'arrière-pays,  la route, l'eau potable, l'électricité, la santé et l'école font partie des besoins pour lesquels la satisfaction reste une priorité au même titre que les défis portant sur la formation et l'emploi des jeunes.

D'un certain point de vue, le meilleur discours dans le moment présent où le pays est en phase de consolider ses bases de développement serait celui qui adapterait les projets-programmes presque savants concoctés en ville aux réalités évoquées plus haut. Elles sont en effet énormes, déroutantes mêmes qu'il parait plus facile d'être candidat à l'élection présidentielle que d'y être confronté une fois le fauteuil disputé gagné. Soyons sincères, le Congo est sur une pente qu'il convient de suivre en montant, comme disait André Gide.

 

 

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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