Entrave au processus électoral : HRW appelle au maintien des sanctions de l‘UE

Mercredi 5 Décembre 2018 - 19:00

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La directrice adjointe de la division Afrique de l'ONG internationale craint qu'avec une levée des sanctions ciblées contre seize officiels congolais, il y ait un risque de continuité de la répression et de l’impunité, étant donné que tous les responsables des exactions commises par le passé n’ont pas encore eu à répondre de leurs actes.

En froid avec les autorités congolaises à cause des rapports accablants qu’elle n’arrête de publier stigmatisant notamment les violations des droits de l'homme dans le pays, la directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch (HRW) vient de récidiver, cette fois-ci, à travers un plaidoyer en faveur de la reconduction des sanctions prises par l’Union européenne (UE) contre seize personnalités congolaises. Alors que l’UE est en passe d’évaluer ses sanctions prises début 2017 contre ces officiels accusés d’atteinte aux droits de l'homme et d’entrave au processus électoral, HRW, par l’entremise d’Ida Sawyer,  trouve l’occasion propice pour écrire aux responsables et ministres de l’UE. Dans cette lettre datée du 30 novembre dernier et diffusée le 4 décembre, cette ONG internationale suggère le « renouvellement et l’élargissement des sanctions ciblées » contre ces personnalités congolaises parmi lesquelles le candidat du Front commun pour le Congo à la présidentielle du 23 décembre, Emmanuel Ramazani Shadary.  

Argumentant sa position, HRW note qu’à moins de trois semaines des élections, « la répression se poursuit, les responsables des exactions commises par le passé n’ont pas eu à répondre de leurs actes et l’environnement propice à la tenue d’élections crédibles est inexistant ». Et de poursuivre : « Aucun des seize individus visés par les sanctions n’a fait objet d’une enquête ni n’a été traduit en justice pour son implication présumée dans de graves violations des droits humains ». HRW redoute qu’avec le maintien d’un tel personnel politique que rien n’inquiète, que l'on se dirige vers « des élections chaotiques, répressives et frauduleuses ». L’ONG craint que tout ceci ne débouche sur un simulacre d’élections censé porter au perchoir Ramazani Shadary, le candidat dauphin désigné de Joseph Kabila.

Et à propos de ce dernier, sa candidature à la présidentielle semble ne pas émouvoir HRW qui continue de marteler sur sa présumée implication dans les violences au Kasaï, « notamment en supervisant les services de sécurité et de renseignement en tant que ministre de l’Intérieur et de la sécurité lorsque les experts de l’ONU ont été assassinés » ainsi que « [...] dans l’usage excessif de la force par les forces de sécurité lors de la répression contre des membres de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo  dans les provinces de Kinshasa et du Kongo central ».

Au regard de ce qui précède, HRW milite pour une pression soutenue de l’UE sur la République démocratique du Congo, laquelle pression est, selon l’ONG, plus que jamais nécessaire afin que « [..] tous les Congolais puissent exercer leurs libertés de réunion et d’expression pacifiques, de voter librement et de garantir la transparence et la confiance dans les procédures de vote et de dépouillement ».

Alain Diasso

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