Entrepreneuriat : l’artisanat congolais a du mal à s’exporter

Vendredi 29 Mars 2019 - 11:44

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L’Agence nationale de l’artisanat peine à faire participer les artisans à des expositions à l’extérieur du pays nécessitant plus de moyens financiers. Un véritable frein à l’essor du secteur. 

Le secteur de l’artisanat au Congo a du mal à se vendre à l’étranger à cause du faible budget alloué par année: soixante-quinze millions francs CFA à raison de quinze millions par trimestre. Un budget qui ne répondrait plus aux besoins des artisans.

Ce fonds dit d’intervention de promotion de l’artisanat (FIPA) était de trois cents millions francs CFA avant la crise que traverse actuellement le pays. « Un vrai salon de l'artisanat revient au moins à vingt millions francs CFA pour tout couvrir. Quand il s’agit d’aller participer à une exposition à l’extérieur, c’est autour de trente-deux millions francs CFA », a relevé le directeur général de l'Agence nationale de l'artisanat, qui pense que ce secteurt devait bénéficier davantage de moyens et d’un autre regard.

Toutefois, il ne désespère pas, avec l'espoir que l’arrivée enthousiaste et massive des jeunes dans le secteur représente un atout majeur pour les jours à venir.

Le développement d’un pays passe aussi par l’artisanat qui en apporte une plus value. Au Congo, l’Etat ne maîtrise rien des données d’exportation des produits de ce secteur. Les artisans ne déclarent pas leurs produits avant toute exportation à l’étranger au ministère du Commerce. Or, ils se rapprochent directement de l’Agence nationale de l’artisanat qui leur délivre des certificats d’origine afin de leur faciliter l’exportation des produits à l’étranger.

« A la sortie de ces produits, on se rend compte que les objets en liane, les perles en bois, les produits de la vannerie, les produits de la maroquinerie sortent souvent du pays. Les quantités sont difficiles à maîtriser parce qu’il faut avoir les vraies statistiques », a indiqué Serge Gaston Mondélé, directeur général de l’Agence nationale de l’artisanat.

Les ministères du Tourisme, de l’Agriculture, de la Pêche devaient travailler étroitement avec le ministère en charge de l’artisanat tel que mentionné dans le Programme national de développement. Des activités telles le maraîchage, la pêche artisanale, etc. ont besoin de l'artisanat et le tourisme ne peut bien marcher que lorsque ce domaine est en bonne santé.  

Le pétrole et le bois sont les seuls produits que le ministère du Commerce exporte régulièrement de façon formelle pendant que les produits artisanaux le sont informellement. L’Agence nationale de l’artisanat n’a pas suffisamment de moyens pour contrôler la quantité des produits exportés, parce que limitée par les moyens.

Saturnin Samba, ancien travailleur à un bureau de planification d’étude, pense qu’« il y a beaucoup de chômeurs dans l’artisanat parce que l’Etat n’a pas su renforcer ce marché. Les bâtiments et immeubles construits au Congo sont équipés par l’artisanat étranger. Tout vient de la Chine. A ce rythme, il est très difficile pour un artisan congolais de mieux s’organiser et de s’enrichir. Ils ont un ministère de l’artisanat qui ne fait rien pour eux. Nombreux ne sont pas dans des marché rémunérateurs ».

Il manque une classe moyenne d'artisans au Congo et parmi eux, moins sont hautement qualifiés. Les sociétés pétrolières recourent à la main d’œuvre étrangère. Ce qui fait que dans la soudure, par exemple, ceux qui sont formés sont limités et ne peuvent pas travailler dans les chantiers pétroliers.     

L’Agence nationale de l'artisanat est un établissement public à caractère industriel et commercial qui a pour rôle l’encadrement technique des artisans et la promotion de leurs œuvres. Elle organise des formations pour le renforcement de leurs compétences techniques et réunit des conditions pour leur participation à des salons et mini salons, des expositions pour la visibilité de leurs produits au Congo et à l’étranger. En vue d’amener les artisans à mieux s’organiser, elle les a réunis autour de la Fédération des artisans du Congo.

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

Serge Gaston Mondélé, directeur général de l’Agence nationale de l’artisanat

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