Entrepreneuriat : lutter contre le chômage par la création d’emploi

Mercredi 16 Août 2017 - 16:42

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Avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la RDC devrait bénéficier incessament des programmes pilotes d’installation des incubateurs pour permettre à des jeunes startuppers de créer des emplois au lieu d’en être demandeurs. C’est la substance des échanges du mardi 15 août entre le Premier ministre, Bruno Tshibala, et Isabelle Tshombe, la représentante personnelle du chef de l’État au sein de cette organisation qui regroupe les pays ayant la langue française en commun.

Depuis quelques années, des démarches ont été initiées par certaines firmes internationales opérationnelles sur le territoire congolais dans le but d'encourager une dynamique de création d’entreprise. La réponse durable au problème du chômage en RDC est de booster efficacement la créativité des jeunes congolais. Cette question était au centre d’un entretien important entre le Premier ministre, Bruno Tshibala, et la représentante personnelle du chef de l’État à l'OIF, Isabelle Mashik Tshombe. Cette dernière a informé le chef du gouvernement de l’intention de l’OIF d’installer localement des incubateurs d'entreprise pour pousser les jeunes à plus de créativité, au lieu d’attendre des emplois créés par les entreprises étrangères. Il s'agit d'une action circonscrite dans le temps. On ne peut donc en attendre une réponse durable au problème plus profond et structurel du chômage en RDC. Il est important d'aller au-delà de la seule initiative de l'OIF qui "ne peut venir qu’en appui à une politique que la RDC doit insuffler", a-t-elle averti. C’est ce qu’elle appelle d'ailleurs l’auto-prise en charge.

Avec cette nouvelle initiative d'un partenaire stratégique du pays, le débat est relancé sur l’importance de l’initiative locale dans un contexte plus difficile. En effet, les dernières évolutions de l’économie mondiale doivent conduire inexorablement l'État congolais à refondre totalement son modèle de développement pour l’adapter aux nouveaux enjeux et défis qui se présentent au pays. Faute d’installer des incubateurs d’entreprise, "trop sophistiqués à mettre en œuvre pour l’heure", selon un expert, beaucoup d’entreprises et partenaires au développement ont entrepris de limiter leur appui simplement au coaching ou au parrainage. Le Groupe Total par exemple a initié un projet pour les jeunes de moins de 35 ans qui ont créé une entreprise ou comptent le faire sur une base d’activités innovantes. Et la RDC est un des pays à bénéficier de cette action. Un jury a sélectionné les dix meilleurs projets et trois lauréats ont bénéficié d'un accompagnement financier sous forme de coaching pour la réalisation de ces projets. Le Challenge Jeunes entrepreneurs de Total se passe dans 33 pays où le Groupe est présent.

Mais que disent les jeunes startuppers congolais contactés par la rédaction ? Joints par téléphone, ces jeunes entrepreneurs ont permis à la rédaction d’identifier certaines contraintes majeures, principalement l’accès au financement, l’absence d’accompagnement de l’État, la main d’œuvre et même les pratiques abusives. Curieusement, très peu de personnes interrogées ont considéré le système fiscal comme une contrainte majeure. Aussi la grande piste de solution est-elle de continuer à ne ménager aucun effort pour faire accéder de plus en plus de jeunes à des financements. La RDC gagnerait beaucoup à promouvoir une nouvelle classe des affaires, rompant ainsi avec l'image d'un simple pays minier dépendant totalement des cours internationationaux.

Laurent Essolomwa

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