Entreprises : malaise social à l’Ogefrem

Lundi 12 Mars 2018 - 17:30

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Le vice-Premier ministre et ministre des Transports a décidé de réintégrer la dizaine d’agents et cadres pourtant licenciés régulièrement pour détournement, en violation des dispositions statutaires et conventionnelles de l’entreprise au grand désenchantement des syndicalistes qui ont appelé à un arrêt de travail le 12 mars.

La tension a été perceptible lundi à l’Office de gestion du fret multimodal (Ogefrem). Le ban syndical a décrété un arrêt brusque de travail largement suivi par le personnel. Autour du siège de l’entreprise, des travailleurs visiblement peu intéressés à reprendre le service discutaient par petits groupes, commentant l’initiative des syndicalistes. Renseignements pris, il en découle qu’une décision maladroite du vice-Premier ministre et ministre des Transports serait à la base de cette déconvenue. José Makila aurait, d’après les syndicalistes, poussé l’outrecuidance en décidant de réintégrer au sein de l'entreprise une kyrielle d’agents et cadres pourtant licenciés régulièrement.

Le come back de ces membres du personnel honnis par leurs pairs pour s’être illustrés par le détournement d’une somme de près de trois millions de dollars n’a pas enchanté plus d’un. Le fait pour le conseil d’administration d’avoir réinscrit leurs dossiers à l’ordre du jour de ses travaux dans l’optique de les blanchir le met en porte-à-faux vis-à-vis de l’intersyndicale. Pour cette dernière, les dossiers disciplinaires de ces agents véreux étant déjà clôturés et la tutelle ayant validé la décision de leur licenciement prise par le conseil d’administration entre le 6 et le 7 novembre, il n’était plus question de rouvrir le dossier. Il s’agit là ni plus ni moins d’un revirement que les syndicalistes disent ne pas comprendre d’autant plus que la procédure avait été respectée scrupuleusement : commission disciplinaire, rapport au conseil d’administration et décision de cet organe pour les cadres de commandement. Bien plus, les aveux contenus dans les procès verbaux d’auditions confirment les griefs à charge des travailleurs incriminés.  

Ce que réfute le ministre José Makila pour qui il y aurait eu vice de forme dans la procédure de licenciement et ce, dans la quasi totalité des dossiers examinés. Et d’ajouter que l’instruction qui a conduit à ces congédiements a été complaisante à l’égard de certains travailleurs. S’appuyant sur les conclusions d’un rapport circonstancié établi par le conseil d’administration après examen des recours des agents et cadres de cette entreprise, le ministre s’en tient à sa décision qui, dans son entendement, est sans appel. Entre-temps, le malaise social ne cesse de se corser à l'Ogefrem où les syndicalistes soutenus par une masse importante du personnel remettent en cause la décision du ministre jugée illégale et en violation des dispositions statutaires et conventionnelles de l’Office.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le personnel en grève

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