Environnement : la Perenco sommée de dépolluer Moanda

Samedi 23 Novembre 2013 - 11:37

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Dans sa recommandation, le Sénat sollicite de cette société notamment d’investir dans le respect des normes environnementales et de décontaminer le sol et les eaux de cette cité côtière.

Le Sénat congolais a adopté, le 20 novembre, les recommandations de la commission d’enquête sur la pollution de la cité côtière de Moanda, dans le Bas-Congo, suite à l’exploitation pétrolière.

Dans ses grandes décisions, la chambre haute du Parlement a notamment recommandé à la société pétrolière, d’investir dans le respect des normes environnementales et de décontaminer le sol et les eaux de cette cité. De l’avis du président de cette commission, Flore Mosendu, cité par radiookapi.net, il faudrait que cette société s’attèle immédiatement à la décontamination aussi bien du sol que des eaux, « parce que le niveau d’acidité constatée est très élevé ». « La présence d’hydrocarbure est hors norme aussi », a-t-il fait remarquer.

Se conformer aux normes

Flore Mosendu a, de ce fait, demandé aux autorités d’amener la Perenco à assumer ses responsabilités pour le maintien de l’écosystème dans cette cité de la province du Bas-Congo. Des analyses effectuées par les enquêteurs du Sénat ont affirmé que le gaz constitue l’élément critique de cette pollution. « Il dégage un gaz qui est nocif et cancérigène », a témoigné Flore Mosendu à la radio onusienne. Ce qui a amené cette commission sénatoriale à exiger également de Perenco, de conformer aux normes environnementales avec le système de traitement qu’elle est en train de mettre en place (retraitement du sol souillé d’hydrocarbures).

Cette pollution de la cité de Moanda, note-t-on, a été, en son temps, dénoncée par plusieurs autorités. Il y a quelques années, le député national élu de Kasangulu, dans le Bas-Congo, Jean-Claude Vuemba, s’est même proposé- avec la population de cette cité de porter plainte auprès des instances internationales contre Perenco. Mais, tout ne se serait arrêté qu’avec l’annonce de cette volonté.

Dans son rapport, le CCFD-Terre Solidaire se serait même appuyé sur une étude de cas en RDC et a dénoncé l’impunité de l’entreprise Perenco et la responsabilité des États face aux impacts sociaux, environnementaux et fiscaux de l’exploitation pétrolière. Perenco, note-t-on, est un groupe franco-britannico-bahamien. Il est l’un des plus gros groupes pétroliers indépendants avec une production mondiale de deux cent dix mille barils de pétrole par jour. Mais, le cas de sa concession en RDC, avec ses filiales Perenco Rep (onshore) et MIOC (offshore) serait emblématique de ce que dénonce la campagne du CCFD-Terre Solidaire en matière d’investissements internationaux: opacité, impunité des entreprises concernées, atteintes à l’environnement et aux droits des populations, retombées négligeables pour le développement.

Alors que la conclusion de l’enquête du Sénat a noté qu’en 2008, des élus et des ONG avaient également dénoncé la pollution de la ville de Moanda, l'enquête menée par cette équipe du Sénat a démontré que la situation n’a guère changé.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

une site de Perenco, à Moanda/ crédits photos CCFD-Terre Solidaire.