Esclavage en Libye : les réactions se poursuivent

21-11-2017 11:30

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Le récent reportage de la chaîne de télévision américaine CNN montrant des migrants vendus aux enchères dans le pays, et largement partagé sur les réseaux sociaux, provoque une forte émotion et suscite encore de l'indignation en Afrique, en Europe et à l’ONU.

« Horrifié » par les révélations faites, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti que ceux qui en sont à l’origine pourraient être traduits en justice. « L’esclavage n’a pas sa place dans notre monde et ces actes figurent parmi les abus les plus flagrants des droits de l’Homme », a-t-il souligné lors d’une brève déclaration, le 20 novembre, à la presse.

Pour le chef de l’ONU, ces actes figurent « parmi les crimes contre l’humanité ». Antonio Guterres a demandé « aux acteurs onusiens compétents de travailler activement sur ce sujet ». De même, il a souhaité que « les autorités compétentes » en Libye puissent enquêter au plus vite sur cette affaire, même si le vice-Premier ministre du gouvernement libyen d’union nationale a annoncé, le 19 novembre, l’ouverture d’une enquête.

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a, quant à lui, appelé la Cour pénale internationale (CPI) à se saisir de ce dossier sur la vente de migrants africains comme esclaves. « L’esclavage est un crime contre l’humanité et je saisis l’occasion pour lancer un appel à la CPI pour qu’elle se saisisse du dossier », a déclaré le chef de l’Etat nigérien à la radio nationale, de retour de Bonn (Allemagne) où il a assisté à la COP23. Condamnant cette « pratique ignoble », il a assuré que son pays allait « apporter sa contribution pour y mettre fin ».

Pour manifester son indignation sur cette affaire, le Burkina Faso a rappelé son ambassadeur en Libye. « Le président du Faso a décidé du rappel de l’ambassadeur à Tripoli, le général Abraham Traoré, pour consultation, après le choc des images de marché aux esclaves de migrants africains en Libye », a annoncé le chef de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry Barry, lors d’un point de presse.

Notons que depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les passeurs, profitant du vide sécuritaire et d’une impunité totale en Libye, font miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure, qu’ils peuvent facilement gagner l’Europe en passant par l’Italie, située à 300 km des côtes libyennes. 

 

Nestor N'Gampoula

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