Est de la RDC: le Mouvement des indignés insiste sur le départ de la Monusco

Jeudi 19 Décembre 2019 - 18:00

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Des associations de la société civile réunies ont adressé, le 17 décembre, une lettre ouverte aux pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU en vue de présenter leurs revendications et leur demander de s’y impliquer pour une réponse favorable afin d’obtenir la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en RDC (MISS/RDC), qui dit porter le principal souhait du peuple congolais, exhorte les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de Nations unies à donner aux Congolais, « comme cadeau de Noël et de fin d’année, le départ de la Monusco », et à s'impliquer, chacun en ce qui lui concerne, pour mettre fin au conflit meurtrier qui se déroule dans ce pays. « Vous avez le choix entre l’intérêt stratégique non exhaustif sur le retour de la paix à l’est de la RDC ou dilapider chaque année un milliard de dollars à la Monusco quitte, de surcroit, à ternir l’image des principaux contributeurs de l’ONU », a souligné ce mouvement. Pour lui, les Congolais vont désormais considérer les membres permanents du Conseil de sécurité comme ceux qui financent leur malheur et ce bain de sang.

Le MISS-RDC déplore, dans ses motivations, la poursuite des tueries de la population sans l’intervention de la Monusco, basée non loin du lieu de carnage, assimilant cette inertie à une complicité, à la non-assistance à une population en voie d’extermination. Au regard de la résolution 2098, point 12b du Conseil de sécurité du 28 mars 2013, relève le mouvement, la brigade d’intervention de la Monusco a été autorisée d’intervenir seule ou avec l’armée congolaise, pour protéger la population civile. Pour le MISS-RDC, il s’avère de plus en plus visible que sur le terrain, la Monusco dispose des moyens financiers et militaires (plus ou moins deux milliards de dollars par an, plus ou moins vingt mille Casques bleus, avec un arsenal suréquipé par des drones et autres matériels de guerre) qu'elle met au service des ONG et des trafiquants, surtout dans des zones minières.

« Le Mouvement des indignés propose que ce budget et équipements de cette mission soient affectés à notre défense pour le renforcement de l’équipement des Fardc dans le cadre de coopération militaire en extirpant les officiers affairistes et sous sanctions internationales », suggère-t-il. 

Le MISS-RDC se dit, en outre, préoccupé par  « des informations fournies par les rescapés des massacres, qui accusent la Monusco de complicité dans le financement, le recrutement et l’approvisionnement logistique et en vivres de ces tueurs qui ne sont en réalité que des milices génocidaires en provenance du Rwanda, de l’Ouganda voire de la Somalie qui se complaisent de massacrer en décapitant, en égorgeant et en semant la terreur au sein des populations autochtones dans le but de leur faire fuir de ses terres pour faciliter l’implantation des réfugiés, pour concrétiser le plan machiavélique de la balkanisation de la RDC ». 

Une mission hors mandat

Le MISS-RDC rappelle que la résolution 2048 prorogeant de neuf mois le mandat de la Monusco lui avait spécifiquement attribué la mission de protection des civils et le suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre. La Monusco, selon lui, a échoué dans ce mandat qui, par ailleurs, prend fin le 20 décembre, avec des bilans négatifs à Beni (Nord-Kivu), à Djugu (Ituri), à Fizi et dans les hauts plateaux d’Itombwe et Minembwe, etc. L’accord de la Saint-Sylvestre ayant déjà abouti à l’alternance démocratique, estime cette association, cette jeune démocratie doit prendre ses responsabilités en main et s’organiser.

Invitant les membres permanents du Conseil de sécurité à faire le bilan des différentes missions des Nations unies, particulièrement en Afrique, le MISS-RDC soutient que dans le chef de certains Casques bleus, la devise est unique, à savoir « No war, no job », ces missions de maintien de paix se transformant, dans les zones en conflit, en missions de pérennisation de la guerre. C’est dans cette optique qu’il attend de ces pays dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France d’intervenir afin de porter une solution à la situation de l’est de la RDC et d’instaurer la paix qui lui manque depuis plus de vingt ans déjà.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

photo: le logo de MISS-RDC.

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