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Et le Bassin du Congo …

Samedi 29 Août 2020 - 17:44

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Tout indique désormais que le Bassin du Congo, jusque-là présenté comme le deuxième poumon de la planète en raison de l’immensité de ses forêts et de ses tourbières où se recycle pour une large part l’air que nous respirons, sera en réalité dans les mois et les années à venir le premier véritable poumon de la Terre. Autrement dit verra les regards du monde entier se tourner vers lui dans le moment très particulier que nous vivons où le dérèglement climatique, la hausse apparemment irréversible de la température sur les cinq continents, la fonte des pôles et la montée des océans menacent très directement l’avenir de notre espèce.

 

Pourquoi cette réflexion ?

 

Tout simplement parce que le Brésil et les huit pays qui l’entourent ne se préoccupent visiblement pas de lutter contre la déforestation qui s’aggrave de jour en jour sur toute l’étendue de l’immense bassin de l’Amazone – 6.700.000 kilomètres carrés de surface –, ce qui aura inévitablement comme conséquence d’aggraver la dérive climatique générée par la suractivité humaine dans les deux hémisphères du globe terrestre. Un désintérêt dont témoignent de façon accablante les propos que tient régulièrement à ce propos Jair Bolsonaro, le président brésilien, et surtout son refus affiché de lutter contre les actions que mènent en toute impunité de grandes entreprises afin d’exploiter en les détruisant les forêts de cette partie du continent.

 

Pour dire les choses de façon encore plus claire la dégradation de la nature qui s’accélère de jour en jour dans l’Amazonie aura comme conséquence de faire à brève échéance du Bassin du Congo le premier poumon de la planète. Avec ses 3.730.474 kilomètres carrés de surface, son grand fleuve et ses multiples aflluents, cet immense bassin fluvial, auquel s’ajoutent de facto  la région des Grands Lacs et le Bassin du Nil, s’imposera à brève échéance comme le véritable poumon de la Terre. Si du moins ses dirigeants le protègent contre la suractivité qui dévaste aujourd’hui l’Amazonie et contre laquelle les Etats de l’Amérique du Sud s’avèrent incapables de lutter.

 

Rappelons donc à ceux qui nous lisent aujourd’hui que c’est l’anticipation de cette réalité qui a conduit le président Denis Sassou N’Guesso à organiser à Oyo la conférence qui a réuni, les 8 et 9 mars 2017  les délégations de douze pays d’Afrique centrale et qui a permis la création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo dont le Comité ad hoc s’emploie depuis à concrétiser les engagements. Preuve, s’il en fallait une, que le Bassin du Congo a pleinement conscience aujourd’hui d’être en réalité le premier poumon de la planète face à un Bassin de l’Amazone qui  se décompose tragiquement.

 

Si la communauté internationale prend enfin conscience du danger qu’elle court en raison du dérèglement climatique, elle fera bien de s’employer à accompagner les nations du Bassin du Congo dans la lutte qu’elles mènent aujourd’hui pour protéger la nature, empêcher la déforestation, sauver les tourbières. Soutenir fortement et concrètement la région du monde qui devient le premier poumon de la planète est un impératif catégorique auquel plus personne, en vérité, ne saurait se soustraire.  

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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