Et le Fespam ?

Oui, où en est le Festival panafricain de musique qui doit, en principe, se dérouler à Brazzaville au mois de juillet prochain ? Sa préparation a-t-elle avancé ? Les fonds nécessaires pour sa tenue ont-ils été débloqués, au moins en partie ? Les artistes qui doivent le faire vivre ont-ils été approchés ? Les administrations concernées sont-elles mobilisées ? La communication qui permettra de faire connaître cette nouvelle édition à l’échelle planétaire a-t-elle débuté ?

Si nous posons ici et aujourd’hui  ces questions, c’est parce que de plus en plus nombreux sont ceux et celles qui viennent les formuler en pensant, à tort,  que notre position d’observateurs de la scène congolaise  nous permettra d’y répondre. Ce qui, hélas !, n’est pas le cas même si à plusieurs reprises nous avons tiré la sonnette d’alarme comme le faisaient, de leur côté, de hauts responsables mieux informés que nous.

Vu depuis le Congo, notre Congo, le Fespam est une manifestation doublement mythique : mythique, d’abord, parce qu’elle concerne tout le continent africain dont elle projette une image riche, positive, créative, ouverte sur le monde entier ; mythique, ensuite, car c’est lui qui, à la fin du siècle précédent, alors que notre pays sortait des guerres civiles qui lui avaient fait tant de mal, a restauré pour une très large part son image et a de ce fait contribué à rendre confiance à son peuple.

Le danger mortel que fait courir au Congo, dans le moment présent, l’impréparation apparente du Fespam 2019 est sa prise en mains par d’autres pays. Un danger d’autant plus réel que certains s’emploient dans l’ombre à convaincre l’Union africaine que nous sommes incapables de relever ce défi en raison des difficultés économiques et financières qu’il nous faut surmonter dans le moment présent.

Qu’il nous soit donc permis de rappeler à ce propos que le Congo est parfaitement armé, contrairement aux apparences, pour faire de la prochaine édition du Fespam un nouveau succès planétaire. Il a en effet les hommes, les femmes, les structures, le savoir-faire, les compétences nécessaires et seul lui fait défaut pour l’instant la détermination qui permettrait de faire sauter les barrages élevés sur sa route. Celle-ci va-t-elle enfin se manifester ?