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Et le Salon du Livre de Paris 2018 fut ...

Lundi 19 Mars 2018 - 11:22

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S'il fallait une preuve que la littérature au sens le plus large du terme, c'est-à-dire incluant tout ce qui relève de près ou de loin de l'esprit, joue un rôle de plus en plus important dans les sociétés humaines, la trente-huitième édition du Salon du livre qui ferme ses portes ce soir à Paris est là pour l'apporter. Loin, bien loin en effet, d'être marginalisé par les nouvelles technologies de la communication, l'écrit sous toutes ses formes, électronique y compris, ne cesse d'accroître son influence. Plus le temps passe, visiblement, et plus il joue un rôle clé dans le dialogue entre les continents, dans l'échange planétaire des idées et, par conséquent, dans le rapprochement des peuples.

En ont témoigné dès l'inauguration de ce nouveau Salon, jeudi en fin de journée Porte de Versailles, le nombre des éditeurs de toutes nationalités présents sur les centaines de stands, la masse et la diversité des ouvrages proposés au public, le nombre de débats ou de conférences organisés dans les espaces réservés à cet effet et, surtout, l'incroyable affluence d'un public de tous âges visiblement passionné par le livre. Romans, essais, poèmes, dictionnaires, manuels scolaires, livres d'art ont été sélectionnés, parcourus puis achetés par milliers et signés par des centaines d'auteurs venus des quatre coins du monde qui n'avaient sans doute pas imaginé une telle affluence autour d'eux.

Très présent sur le Pavillon des lettres d'Afrique qui, cette année, avait étendu sa couverture géographique à la région Caraïbe et à l'Océan pacifique, notre groupe  - Agence d'information d'Afrique centrale, Les Dépêches de Brazzaville, Le Courrier de Kinshasa, la Librairie Galerie Congo -  a constaté de visu, une fois de plus, l'attrait, pour ne pas dire la fascination, qu'exerce désormais la littérature africaine. S'il a été obligé de suspendre très temporairement la Web TV qu'il venait tout juste de lancer parce que des hackers tentaient de l'utiliser pour diffuser des "fake news", il n'en a pas moins vu venir vers lui un grand nombre d'auteurs désireux de parler de leurs écrits, d'échanger avec les journalistes, de débattre publiquement sur tous les grands sujets, bref de se faire mieux connaître du grand public par la voie des grands médias classiques.

Et cela nous conduit, au terme de cette belle aventure, à formuler l'idée suivante qui paraîtra sans doute folle à nombre de nos lecteurs, mais qui relève nous semble-t-il du simple bon sens : ce que la France a fait avec le Salon du Livre de Paris, qui est devenu au fil des ans un rendez-vous planétaire incontournable, le Congo, notre Congo, est aujourd'hui très bien armé pour le faire à l'échelle de l'Afrique. Non seulement, en effet, il compte dans ses rangs de nombreux écrivains dont la renommée est mondiale, mais encore il s'est doté ces dernières années des espaces, des équipements, des hôtels nécessaires pour organiser avec succès ce genre de manifestations. Le magnifique Centre des conférences de Kintélé est là pour le confirmer.

Imagine-t-on le choc que provoquerait, sur les cinq continents que compte la planète, la création à Brazzaville d'un Salon international du livre auquel participeraient les plus grands écrivains de ce temps ? Un salon qui, cerise sur le gâteau, pourrait être précédé par une croisière littéraire sur le fleuve Congo à laquelle participeraient pendant quelques jours ces mêmes écrivains et dont le thème général serait l'avenir de l'homme.

Alors que le Congo met de l'ordre dans sa gouvernance et se prépare à rebondir, le temps n'est-il pas venu de réfléchir à un tel projet dont la réalisation accroîtrait fortement sa notoriété, son influence ?

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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