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Et pourtant le secteur privé est aussi pourvoyeur de nombreux emplois !

Samedi 7 Mai 2016 - 15:13

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 Ce billet d’humeur se veut une tentative de briser toute considération ancienne et post-indépendance qui consistait chez beaucoup de personnes à prendre l’État comme le seul et l’unique pourvoyeur d’emplois. Disons-mieux la Fonction publique. Considération quelque peu erronée aujourd’hui car le secteur privé est devenu de plus en plus un grand pourvoyeur d’emplois et tend même à suppléer l’État tout en l’appuyant dans cette préoccupation sociale, car l’optique de l’économie libérale est bien là. Mais la vraie question, c’est la mise en musique de tous les atouts favorisant l’émergence exponentielle de ce secteur privé en brisant certaines pesanteurs tenant lieu de conditionnalités bizarres et malsaines.

Dans cette même optique, l’informel est appelé à se formaliser au mieux, la sous-traitance à se rationaliser humainement car de nombreux grincements de dents proviennent de ce côté, semble-t-il, pour des contrats, disons-le sans gang, qui ne sont pas du tout rassurants. Étant donné que la première des premières conditionnalités de l’installation du privé sur un territoire donné est la paix qui est déjà réelle dans le pays, avec elle les autres conditions qui l’entourent afin de favoriser l’émergence exponentielle du privé. De ce fait, la mentalité de vouloir coûte que coûte être embauché à la Fonction publique devrait s’effacer dans l’imaginaire collectif.

Oui, la réglementation et la formalisation de l’informel peuvent aussi générer des emplois énormes, de même que la souplesse de certaines conditionnalités peut susciter aux acteurs économiques nationaux ou étrangers de créer énormément des emplois. Prenons, par exemple, trois secteurs d’activités socio-professionnelles somnolentes souffrant d’un déficit de réglementation et d’harmonisation en matière soit du smig ou salaire minimum interprofessionnel garanti, soit de la cotisation à la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) pour une retraite assurée lorsqu’on traverse la période avancée du troisième âge caractérisée par l’affaiblissement de la force physique du travail et la remise de l’employé à la disposition de sa famille.

Ces secteurs, qui sont pourtant pourvoyeurs d’emplois, même en quantité insuffisante, sont entre autres les « cabines téléphoniques » éparpillés ici et là dans les centres urbains et semi-urbains du pays. Ils sont, à dire vrai, une tentative d’insersion socio-professionnelle mais mal réglementés. Ces cabines emploient de nombreux jeunes et sont considérés, disons-le sans langue de bois, comme des distributeurs des SIM, des crédits et d’autres produits des grandes sociétés téléphoniques. Alors ces jeunes-là ont-ils réellement des contrats d’embauche signés en bonne et du forme ? « This is the question », comme disent les Anglophones.

Dans la même optique, les deux autres secteurs que sont celui des cabinets médicaux et tous les autres centres illicites médicaux emploient un personnel formé et qualifié capable de sérieuses prestations. Mais rien ne les rassure à cause du manque de contrats aux closes bien précises qui les lient avec leurs employeurs. Car le secteur n’est ni rationalisé, ni organisé voire réglementé par l’État. Certains de ces cabinets médicaux naissent sans autorisation et abusent des travailleurs. Que dire alors des écoles privées ? Pourtant elles tentent plus ou  moins à participer à la question de la résolution du chômage des jeunes, mais hélas, les lamentations du personnel enseignant et administratif sont troublantes, car l’heure est payée à un taux dérisoire, donc le SMIG est inexistant, le contrat est balbutiant, et la question de la cotisation à la CNSS pour une retraite assurée n’est jamais à l’ordre du jour. Bref, les secteurs informels ne sont pas formalisés et réglementés donc les quelques emplois qu’ils offrent ne rassurent pas ceux qui y travaillent.

À côté de ces secteurs « sournois », il y a un vrai privé professionnel tenu par des acteurs économiques professionnels qui émargent dans plusieurs secteurs, notamment l’hôtellerie, l’aviation civile, l’immobilier, les transferts des finances, les press-services, le vestimentaire, le commerce de toute nature, le transit et bien d’autres. Ils sont capables de créer d’énormes emplois, alors qu'il soit écartées ce qui se dit ici et là, c’est-à-dire des conditionnalités subjectives qui alourdissent l’ossature des vraies conditionnalités lors de leur installation !

Ceci étant, par ce billet d’humeur, nous avons voulu soulever la problématique d’une idée erronée qui continue d’habiter le mental de certaines gens en considérant que le travail on peut l’avoir qu’à la Fonction publique, erreur. Le travail on peut aussi l’avoir dans le privé. Le vrai problème, c’est la réglementation, la rationalisation et l’organisation de l’informel, de la sous-traitance et des sous-secteurs privés par l’État. Quant aux acteurs économiques professionnels nationaux ou étrangers, ils ne demandent ni moins ni plus que l’assouplissement de certaines conditions afin qu’ils accompagnent l’État dans l’œuvre de la résorption du chômage.

 

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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