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Et voici que Marcel Gotène …

Dimanche 22 Mars 2020 - 12:45

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Oui, voici que le grand peintre congolais qui nous a quittés il y a sept ans au terme d’un parcours sans égal revient sur le devant d’une scène artistique qu’il n’a en réalité jamais délaissée. Non plus, cette fois, à l’occasion d’une exposition partielle et temporaire de ses œuvres, mais par la voie d’une Fondation familiale qui lui permettra de s’imposer définitivement, à l’échelle mondiale, comme l’un des artistes les plus grands, les plus inspirés, les plus inventifs de l’art pictural moderne. L’équivalent, au fond, de ce que sont devenus au fil du temps Picasso, Matisse, Dufy, Picabia, Utrillo, Basquiat et autres créateurs dont le génie se trouve célébré aujourd’hui à juste titre sur les cinq continents.

Au terme d’une longue réflexion qui les avait conduites à rassembler puis à étudier  les pièces et documents de toute nature que leur avait légués Marcel Gotène, Edith Pulchérie Eleka son épouse et leurs deux filles, Yaba et Marcelle, ont décidé de créer une Fondation. Une Fondation dont elles sont et resteront les seules membres, mais qui rassurera toutes celles et tous ceux qui, au Congo comme partout ailleurs dans le monde, considèrent à juste titre Marcel Gotène comme l’un des plus grands peintres de ce temps. Installée pour l’instant dans notre immeuble Les Manguiers, cette institution créera, dès qu’elle en aura les moyens, un lieu d’exposition en plein cœur de Brazzaville où seront exposés les nombreuses toiles, gouaches, dessins, esquisses dont la famille a hérité, mais aussi les documents, pièces, archives de toute nature qu’elle détient. Ainsi sera préservé le capital artistique exceptionnel, pour ne pas dire unique, en leur possession.

Cette étape décisive franchie, la Fondation Marcel Gotène s’emploiera à faire mieux connaître, partout dans le monde, l’œuvre du plus grand peintre africain de ce temps. Elle nouera des liens étroits avec les institutions qui, en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique, en Asie organisent des expositions, des conférences, des rencontres de toute nature permettant de mieux comprendre l’art moderne. Et cela répondra très précisément au vœu qu’avait exprimé Marcel Gotène avant de nous quitter : « Mon œuvre contribuera à mieux faire connaître le Congo sur les cinq continents ».

Ayant eu le privilège d’accompagner de différentes façons ce grand peintre dans la dernière étape de sa vie, nous pouvons témoigner, ici, que la mission que s’assigne la Fondation Marcel Gotène répond clairement aux attentes d’un artiste qui, là où il repose aujourd’hui, ne peut que se réjouir de ce qu’entreprennent ses héritières. Et c’est pourquoi, sans intervenir le moins du monde dans la gestion de l’institution qui vient de se créer afin de commémorer sa mémoire, nous nous engageons résolument à ses côtés. En incitant toutes celles et tous ceux qui le peuvent à apporter leur contribution financière, que celle-ci soit forte ou modeste, et donc à répondre de façon positive à l’appel aux dons qui est publié aujourd’hui dans nos colonnes et qui le sera de façon régulière dans les semaines à venir.

Ajoutons pour conclure cette réflexion que l’année 2020 sera en quelque sorte l’ « Année Gotène » puisqu’au mois de novembre seront organisées, à l’Ecole de peinture de Poto-Poto, à l’Institut français du Congo et dans notre propre Galerie Congo une série de manifestations consacrées à l’œuvre de Marcel Gotène dont la Fondation qui porte son nom sera l’acteur principal.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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