État congolais contre Marcel Ntsourou : quatre complices probables plaident non coupables

Mardi 29 Juillet 2014 - 14:49

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Ouvertes le 2 juillet 2014, les auditions des accusés dans l’affaire de l'État congolais contre l’ex-colonel Marcel Ntsourou et ses  probables partisans se sont poursuivies ce lundi 28 juillet. Elles ont porté sur les cas de quatre accusés, en l’occurrence Nestor Ngolali, Parise Massamba, Anicet Douniama et Stany Mitsanssa, respectivement militaires et dresseur de chiens

Lors de cette audience ouverte à 10h30, les quatre accusés, qui font partie des 114 interpellés, ont repoussé les faits et charges qui leur sont reprochés, à savoir rébellion, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes de guerre, atteinte à la sureté intérieure de l’État, assassinat, coups et blessures volontaires et complicité. Répondant aux interrogations du premier président de la cour d’appel ainsi que des avocats de la partie civile, et ce, devant le principal accusé, Marcel Ntsourou, les accusés ont tour à tour évoqué les faits justifiant leur interpellation ainsi que le réquisitoire qui saisit la cour d’appel.

Ainsi, le premier accusé, Nestor Ngolali, qui se dit innocent dans l’affaire et n’ayant aucune relation avec l’ex-colonel Marcel Ntsourou, a été interpellé le 16 décembre 2013 aux environs de 15 heures par les forces de l’ordre alors qu’il se rendait à Bacongo, dans le deuxième arrondissement, pour rendre visite à sa petite amie, dénommée Jessica Massamba, habitant 25 rue Ndouna. « Le 16 décembre 20013, il était 14 heures quand j’ai quitté ma maison pour aller à un rendez-vous que j’avais avec ma copine. Arrivé au camp de la gendarmerie de Bacongo, je constate que le secteur est encerclé par les forces de l’ordre qui m’interpellent et me demandent si je ne suis pas au courant des coups de feu qui retentissent dans la ville et pourquoi je me trouve dans cette zone sensible. C’est depuis ce jour que suis concerné dans l’affaire », a déclaré Nestor Ngolali.

Quant au deuxième accusé, Stany Mitsanssa, qui reconnaît avoir des rapports avec le principal accusé, il est assigné en justice pour avoir servi d’agent d’entretien des chiens au domicile de Marcel Ntsourou. « Je connais Marcel Ntsourou depuis le 7 octobre 2011 quand il m’a recruté en qualité d’agent d’entretien de ses chiens. Depuis son arrestation, nos relations de travail n’existent plus. Le 16 décembre 2013, mon neveu, qui travaillait chez Marcel Ntsourou, m’appelle afin que je le rejoigne. À mon arrivée et quelques heures après, notamment dans la parcelle du colonel, les gens paniquaient », a déclaré l’accusé.

Le troisième inculpé, Parise Massamba, a soutenu que c’est à travers les relations qu’il entretenait avec un capitaine de la police nationale, habitant rue Congo à Ouenzé, dans le cinquième arrondissement, qu’il a connu le domicile de Marcel Ntsourou. Car, ce policier, qui lui avait été présenté par un ami, animait un réseau d’achat de munitions. « C’est en juillet 2013 qu’un ami m’appelle pour m’informer qu’une personne cherche à acheter des munitions. Le lendemain, cet ami est venu me prendre à la maison pour aller à la rencontre du capitaine. À la fin de l’entretien, nous avons pris un taxi qui nous a conduits au domicile du colonel Ntsourou. Il est entré dans la parcelle pour prendre de l’argent, pendant que je l’attendais dehors. Il m’a alors remis 100 000 FCFA afin que j’aille chercher des munitions. Cette somme je l’ai apportée directement à la Direction de la sécurité du territoire et ai rendu compte », a indiqué Parise Massamba.

Le quatrième inculpé, Anicet Douniama, dit avoir connu le principal accusé par un ami qui évoluait avec le colonel Marce Ntsourou : « Je suis chauffeur depuis l’âge de treize ans. Je vie à Gamboma, dans le département des Plateaux. Le 26 décembre 2013, je devais passer mon permis de conduire catégorie poids lourds à Kinkala. Et un ami qui travaille chez le colonel Marcel Stsourou m’appelle pour me dire que son chef vient de sortir de prison et qu’il a besoin d’un chauffeur. C’est pour cette raison que je me suis trouvé le 16 décembre au domicile du colonel Ntsourou. »

Appréciant le climat et l’esprit contradictoire qui prédomine dans la salle d’audience, l’un des avocats de la défense, Me Éric-Yvon Ibouanga a précisé que les débats se déroulaient bien et que le principe de la contradiction était respecté. Ce qui expliquerait, selon lui, leur satisfaction. Cela s’illustre par le fait que des accusés ont fait des dépositions contredites par d’autres accusés. « Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure de donner une conclusion active, susceptible de condamner les inculpés pour les infractions qui leur sont reprochées. D’autant qu’ils bénéficient jusqu’à présent de la présomption d’innocence. Au stade actuel de la procédure, rien ne nous permet de dire que tel ou tel accusé est coupable des faits examinés par la cour criminelle. Il nous reste cent affaires à évaluer », a-t-il conclu.

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