Etienne Tshisekedi, la victoire d’un combat

Jeudi 30 Mai 2019 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Ya Tshitshi, c’est tout une icône, un héros, un mythe. Le peuple congolais, en général, et les Kinois, en particulier, se sont disposés à accueillir leur héros, dès l’annonce de son retour, plutôt l’arrivée de sa dépouille à Kinshasa.

S’ils ne verront peut-être plus le corps de celui qu’ils ont affectueusement appelé Ya Tshitshi, parce que cela fait plus de deux ans qu’il a cédé le relais- étant donné que le combat, le bon combat qu’il a mené continue-, ses souvenirs sont encore intacts dans la mémoire de tout un chacun. Encore une fois, Ya Tshitshi entre triomphalement à Kinshasa. Oui, c’est le cas de le dire. Parce que le fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a convaincu les Kinois et tous les Congolais, ainsi que certains autres peuples d’Afrique et du monde comme l’ont fait Dona Béatrice dit Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Lumumba, etc.

Malgré une longue attente imposée par l’histoire pour l’accueillir de nouveau sur la terre de ses ancêtres, sa terre, les Kinois et les Congolais ne sont pas fatigués de célébrer l’homme et son combat. Chaque jour passé, ce peuple a puisé sur son combat, la force de continuer cette lutte ainsi que les astuces pour bien la mener. Le chantre de la non-violence s’en est allé !

Aux grands hommes, la patrie est reconnaissante

Ces mots inscrits dans le fronton du Panthéon français constituent également une vérité ou une obligation pour la République démocratique du Congo (RDC). EtienneTshisekedi a inscrit son nom  en lettres d’or, en lettres de son sang, dans les annales de l’histoire du Congo-Kinshasa, pour mériter les honneurs de tout un peuple, de toute la nation congolaise.

Ya Tshitshi, comme l’appelaient affectueusement les Kinois, est reconnu comme celui qui a « ouvert » les yeux aux Congolais, parce que c’est de sa lutte qu’est née celle que mène aujourd’hui tout ce peuple, pour sa liberté et son bien-être, une lutte pour un Congo véritablement démocratique où il fait bon vivre, un  Congo où chaque citoyen a sa place et où il jouit de tous ses droits. « Traqué, arrêté, bastonné, blessé, humilié, etc., Tshisekedi n’a pas hésité un seul instant, au péril de sa vie, à continuer sa lutte pour un Congo véritablement démocratique », reconnaît-on au sein de l’UDPS et partout en RDC.

Cette reconnaissance à Tshisekedi, les Congolais, mieux, les Kinois l’ont montrée à plusieurs occasions. Nommé Premier ministre par Mobutu, la population l’a accompagné pour occuper ses bureaux, à Gombe. Et, dans cet accompagnement, sans qu’il commence le travail, tous les produits au marché ont baissé les prix. A la Conférence nationale souveraine, c’est Tshisekedi qui a été choisi pour occuper le poste de Premier ministre. Mieux encore, quand il s'était rendu en Belgique pour des soins médicaux et où il avait profité pour réunir des politiques congolais pour former le « Rassemblement », Etienne Tshisekedi avait fait un retour triomphal à Kinshasa. Il avait été accueilli par les Kinois à l’aéroport de Ndjili et la marée humaine l’avait accompagné, à pied, de Ndjili jusqu’à Limete, à sa résidence.

Pendant ses 33 ans de lutte (de la création de l’UDPS en 1984 à 2017), Tshisekedi s’est battu pour une cause juste et noble. Il a créé une idéologie endossée par les Congolais et qui constitue aujourd’hui une marche à suivre, un crédo : « Tata alobaki, le peuple d’abord ! ». Pendant tout son combat, il ne s’est jamais opposé aux personnes mais, plutôt, au système. C’est pourquoi, expliquent ses proches, il ne s’est jamais évité de rencontrer Mobutu ou de l’assister en cas de malheur.

Aujourd’hui, trente-six ans après, l’on peut dire que sa lutte a donné des fruits. Premièrement, parce que le Congolais de 2019 n’est plus celui de 1984 ou de 1990.  Ce peuple a adopté et intériorisé la lutte conduite par Etienne Tshisekedi et la mène bien. « Nous avons beaucoup de petits Tshisekedi dans le pays », ne cessent d’affirmer les politiques congolais qui se reconnaissent en l’homme. Secundo, malgré le fait que lui-même, le précurseur, n’a pas accédé au pouvoir dans ce pays, son parti, l’UDPS, par son fils, dirige à ce jour la RDC, avec l’occasion de mettre en pratique et de traduire dans les faits, la vision d’Etienne Tshisekedi.

La lutte d’Etienne Tshisekedi a donc donné. Mais, avec l’accès de l’UDPS au pouvoir, c’est une bataille qui est gagnée et non tout le combat. Faire du Congo un pays véritablement démocratique où chaque Congolais a sa place et jouit de ses droits, un pays où il fait bon vivre, c’est cela le combat du père de la démocratie, feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Ya Tshitshi est parti, Ya Tshitshi reste vivant parmi son peuple. Ses souvenirs restent vivaces et se constituent en sève qui circule dans les veines de ce peuple, pour continuer le combat, le bon combat, qu’il a mené. Le roi est mort, vive le roi !

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Etienne Tshisekedi

Notification: 

Non