Évaluation à mi-parcours de l’Accord du 31 décembre : le CNSA relève une application à deux vitesses des assignations

Mercredi 11 Juillet 2018 - 17:28

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Le rapport présenté par le Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA)  fait notamment mention de la non-application des engagements pris dans ce texte en rapport avec le processus électoral et la décrispation politique dans le pays.

A l’absence des délégués du gouvernement et de la Céni à la plénière de la réunion tripartite du 10 juillet, le CNSA s’est vu dans l’obligation de faire le rapport de l’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre de cet accord. C’est le rapporteur de cette institution qui a donné lecture du rapport qui n’a hélas pas été examiné par les deux autres composantes (Gouvernement et Céni) très occupées, par ces temps qui courent, par le dépôt des candidatures aux élections provinciales.

Il ressort du constat fait par le CNSA que l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre se fait à deux vitesses. En effet, certaines assignations de ce document sont observées tandis que d’autres peinent à se matérialiser. Là-dessus, le CNSA indique que jusqu’ici, on assiste plutôt au respect strict des dispositions qui interdisent la révision de la Constitution et le recours au référendum, telles que stipulées dans l’Accord du 31 décembre. Néanmoins, l’institution pilotée par Joseph Olenghankoy note, sans entrer dans la polémique, que « certains acteurs politiques évoquent une possibilité d’un troisième mandat pour le président de la République, Joseph Kabila, chose interdite par l’accord ».

Par ailleurs, le CNSA fait observer que les engagements pris dans ce texte,  en rapport avec le processus électoral et la décrispation politique dans le pays, ne sont pas appliqués. Il s'agit notamment du recours controversé à la machine à voter qui ne fait pas l’unanimité dans la clase politique et la non libération des prisonniers politiques figurant dans les cas dits emblématiques. Tout en reconnaissant le travail de la Céni effectué dans le cadre de la refonte du fichier électoral, le CNSA rappelle tout de même l’existence du rapport de l’audit de l’Organisation internationale de la francophonie qui relève que 16% de personnes inscrites sur les listes électorales n’ont pas déposé leurs empreintes digitales.

Tout en saluant la restructuration de la Céni qui demeure une des recommandations de l’accord, le CNSA fait part toutefois du non-aboutissement jusqu’à ce jour du remplacement du délégué de l’UDPS au sein de l’institution électorale.       

   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Joseph Olenghankoy

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