Évènements de décembre 2016 : le gouvernement rejette les « statistiques macabres » du BCNUDH

Jeudi 2 Mars 2017 - 18:32

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Pour l’éxécutif national, sur les trente et une pertes en vies humaines enregistrées sur toute l’étendue du territoire national au cours de ces tristes évènements, quinze (et non pas quarante) font encore à ce jour l’objet des enquêtes de la justice militaire congolaise pour en déterminer la responsabilité et les auteurs.

Le dernier rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo, le Haut Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies et la Monusco ont mis en cause les forces de défense et de sécurité de la RDC accusées de graves violations des droits de l'Homme au mois de décembre 2016 ayant causé, selon les auteurs, quarante morts et 147 blessés dans plusieurs villes de notre pays. C’est aux fins d’éclairer la lanterne de l'opinion sur les faits ainsi allégués que le gouvernement a tenu à faire une mise au point à travers son porte-parole Lambert Mende qui s’est exprimé à ce sujet via une conférence de presse tenue le 2 février. 

Sur le fond, alors que les services du Commissariat général de la Police nationale congolaise avaient, en toute transparence, produit et diffusé un rapport avec des faits précis et documentés reprenant les auteurs quels qu’ils soient, les identités des victimes et les lieux de survenance des faits rapportés au sujet de ces évènements, Lambert Mende note que « le BCNUDH se limite à dresser des statistiques macabres indéterminées ». Et le porte-parole du gouvernement de restituer la vérité des chiffres en ces termes : « Au total donc, sur les 31 pertes en vies humaines enregistrées sur toute l’étendue du territoire national au cours de ces tristes évènements, quinze (et non pas 40) font encore à ce jour l’objet des enquêtes de la justice militaire congolaise pour en déterminer la responsabilité et les auteurs. Quinze morts par balles dans une demi-dizaine de villes de notre pays qu’il revient à la justice d’élucider car nous sommes bien d’accord qu’il s’agit de quinze morts de trop. On est cependant loin, bien loin des quarante personnes tuées par la police et la garde républicaine alléguées par le BCNUDH qui ne reflètent aucune réalité et semblent n'avoir été évoquées que dans le but d'émouvoir l'opinion ou des décideurs quelque part ».

Au-delà, le porte-parole du gouvernement s’est interrogé sur le rôle des ONG et autres structures spécialisées dans les droits de l’Homme telles que le BCNUDH qui, a-t-il dit, « n’est ni outillé, ni attitré pour poursuivre et sanctionner ces crimes qu’il dénonce sans les documenter auprès des technostructures de l’ordre judiciaire congolais ». Et d’ajouter que si elle est la bienvenue et appréciée à sa juste valeur, «l'action des ONG ne peut dès lors s’envisager qu'en termes de complémentarité par rapport aux structures institutionnelles établies dans un pays donné ».

Enfin, Lambert Mende a, au nom du gouvernement, demandé à ce que se poursuive et s’achève, à la faveur de l’examen très prochaine du renouvellement de la Monusco, « le dialogue stratégique entre les Nations unies et le gouvernement de la RDC sur les voies et moyens pouvant permettre à cette grande nation d’aider les Congolais à atteindre leurs aspirations légitimes qui dépassent de loin les considérations mesquines et étriquées de ce qu’on a pris coutume d’appeler la politique politicienne ».

Alain Diasso

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