Evocation : Kosmos Mountouari, une grande icône de la musique congolaise

Vendredi 5 Octobre 2018 - 19:19

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L'artiste fait partie des rares musiciens qui ont marqué l’histoire de la musique congolaise. Arrivé dans l’orchestre Les Bantous de la capitale en février 1964, sous le parrainage de Célestin Nkouka, il fera sa première sortie avec l’album "Ebandeli ya mosala".

Fier d’avoir appris dans les Bantous de la capitale, Kosmos Mountouari se souvient de ses débuts dans ce groupe .« Quand j’ai composé cette chanson alors que j’étais encore jeune, les membres de l’orchestre étaient surpris. Ils pensaient que je chanterais l’amour», se rappelle-t-il .

Sa première chanson dans les Bantous de la capitale le propulsera jusqu’à faire de lui un artiste adulé et convoité de l’autre rive du fleuve Congo. Sa deuxième composition, intitulée "Makambo mibalé", conviancra Luambo Makiadi Franco du TP Ok Jazz, comme Tabu-Ley, d'ailleurs. Il enverra un émissaire à Brazzaville pour l'inviter à se rendre à Kinshasa .

«Une offre que je déclinerais,  parce que ne voulant pas trahir ceux qui m’avaient accueilli dans les Bantous de la capitale ; le seul grand orchestre de l’époque. Une fierté nationale », confie Kosmos, avant de poursuivre: « C’est Youlou Mabiala qui bondira sur l’occasion».

Lors de son recrutement dans les Bantous de la capitale, il trouvera des musiciens comme Pablito (Pamelo Mounka),  Jean Serge Essou,  Gerry Gérard, Nkouka Célestin, Pandi Saturnin, Nganga Edo, Passi Mermense, Mascotte… Ce dernier portera sur lui une attention particulière. Le dévouement de ce monde lui permettra d’évoluer et de beaucoup apprendre dans la musique.

« Mon but était de travailler pour mieux convaincre les mélomanes. Les Bantous m’ont adopté. En plus, à notre époque, il y avait des émulations et non des concurrences déloyales », témoigne Kosmos Mountouari.

Après le succès qui l'amènera à travers l’Afrique, à savoir au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Algérie et ailleurs, l'orchestre les Bantous de la capitale connaîtra sa première dislocation en 1972, se scindant en deux. Ksmos Mountouari, Pablito et Nkouka Célestin entreront au maquis pour sortir un album qui viendra confirmer une fois de plus leur talent avec des titres comme "Bâ dia Nséké", "Camouya". Quelques années plus tard, ils créeront l’orchestre le Peuple dont le président sera Gérard Bitsindou. Seulement, entre les deux orchestres, la polémique sera très forte.

Pour des raisons non élucidées, Kosmos sera combattu et quittera ses camarades pour la France, au moment où le Peuple devenait le contrepoids des Bantous de la capitale. Depuis la capitale française, Paris, il confirmera son talent avec des titres tels "Tâ Mbiémo", "Mâ Loukoula". En 1982, il sortira l’album "Tabaly" qui aura un succès fracassant.

À son retour de France, en 1985, Kosmos Mountouari sera obligé de regagner les Bantous de la capitale sur instruction du régime politique d’alors. Malheureusement, des contradictions vont encore surgir et il claquera définitivement la porte à cet orchestre pour se concentrer à sa carrière solo.

Entre-temps, de 2000 à aujourd’hui, il n’est pas resté les bras croisés, composant des chansons dont le répertoire n’a pas été révélé.

«Ce sont des chansons qui sont déjà enregistrées en studio, chantées avec Sam Mangwana. Il y a d’autres titres qui s’ajoutent », explique l’artiste qui, depuis lors, évolue avec un groupe d’accompagnement, préparant un album qui sera bientôt sur le marché du disque.

A.Ferdinand Malou

Légendes et crédits photo : 

Photo:Kosmos Mountouari

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