Ex-prison centrale de Makala : un détenu décède par manque des soins médicaux appropriés

Lundi 28 Octobre 2013 - 16:20

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L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), qui charge les autorités judiciaires, indique que c’est depuis le 16 mai qu’elle a alerté, sans succès, de la nécessité de faire soigner ce prisonier.

Dans un communiqué publié le week-end dernier, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a déploré, le décès, dans la nuit du 25 au 26 octobre à la prison centrale de Makala, de Justin Tshibasu Shaumba.

Selon cette ONG, ce détenu décédé fait partie de treize personnes « enlevées » en date du 18 janvier par les agents de services de sécurité et présentées à la presse comme « appartenant à un mouvement insurrectionnel » qui aurait été constitué pour porter atteinte à la vie du chef de l’État ainsi qu’à celle du Premier ministre, « à l’aide d’une machette et de quelques bouteilles vides ». L’Acaj a regretté que cette mort soit survenue, malgré ses alertes. « C’est depuis le 16 mai que nous avions alerté les autorités judiciaires de la nécessité de faire soigner M. Tshibasu Justin, sans succès », a déclaré le chargé de protection à l’Acaj, Me Didier Kalemba.

Un rappel du cas Diomi

L’Acaj a, dans son communiqué, rappelé le cas du député Eugène Diomi Ndongala dont l’état de santé exigerait également des soins appropriés.

Selon cette ONG, en effet, l’état de santé du président de la Démocratie chrétienne et porte-parole de la majorité présidentielle populaire, détenu depuis plusieurs mois à la prison centrale de Makala, s’est sérieusement détérioré. « Il souffre notamment d’un début de paralysie du bras droit suite aux violences subies lors de son arrestation », a expliqué l’Acaj. L’ONG regrette, par ailleurs, que les autorités compétentes refusent de le transférer à la clinique Nganda pour y recevoir des soins médicaux appropriés, alors que le médecin visiteur de la prison et celui de l’hôpital militaire de référence du camp Kokolo, qui l’ont examiné, ont tous recommandé à ce qu’il soit hospitalisé dans un centre médical afin d’y passer des examens et recevoir des soins adéquats.

L’ONG rappelle également que  depuis le 23 juillet, il est placé en isolement cellulaire suite à la diffusion d’une interview par la Radio France internationale sur sa situation.

S’inspirant du décès décrié et craignant le pire pour la vie du député incarcéré, l’Acaj continue à exiger à ce que les autorités compétentes le libèrent, comme les douze autres, sans condition.

L’ONG exhorte aussi qu’il soit menée une enquête indépendante, efficace, exhaustive et impartiale, afin d’identifier les responsables de leur enlèvement et détention au secret, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et leur appliquer des sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi. Elle souhaite également que les conclusions de cette enquête soient rendues publiques.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Vue extérieure de la prison centrale de Makala