Exposition : « Puisqu’il faut vivre » dénonce les bavures liées au port du masque

Vendredi 16 Octobre 2020 - 13:23

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Les tableaux « Puisqu’il faut vivre » font partie de la série « Utopicus » de la présente exposition à l’Institut français du Congo (Ifc) de l’artiste Jordy Kissy Moussa. Les deux œuvres mettent en exergue l’effroi suscité par le non-respect du port du masque plus que la contamination au Covid-19.

Dans le but de stopper la propagation du coronavirus au Congo, le port du masque obligatoire était l’une des mesures barrières prescrites à tous les citoyens. Et quiconque ne s’y inclinerait pas devrait payer une amende. Malheureusement, cette loi était devenue sujet à controverse entre la police et la population à cause de certaines violences observées dans la société. Et c’est bel et bien cette réalité que traduit les toiles « Puisqu’il faut vivre ». Dessins réalisés au crayon et à l’encre de Chine sur du papier, ces tableaux exhibent une jeune fille et un jeune homme portant des masques sur lesquels sont inscrits la mention « payé ». Malgré le virus, ces tableaux sont un appel à la résilience et à l’espoir.

Pour l’auteur de l’exposition, Jordy Kissy Moussa, ces œuvres illustrent d’une part le nouveau mode de vie, à savoir le port du masque, imposé par la pandémie de Covid-19 et de l’autre part la peur des violences policières et non du virus en tant que tel. « Cette toile est réaliste et traduit exactement ce qui se passe après le confinement. Rare étaient les fois où tu verrais un agent de l’ordre t’éduquer ou te conseiller sur la nécessité de porter convenablement le masque. Le plus important pour eux était les amendes requises. Je pense même que le cas du décès de Merveille Bazonzila à Nkayi en est une preuve et c’est triste », a déclaré Chancelvie Mandoko, lors de sa visite de l’exposition dans le hall de l’Ifc.

A travers ces tableaux, l’artiste congolais souhaite éduquer en premier temps la population qui doit se montrer responsable et dans un second temps, interpeller la police à se montrer rigoureuse et raisonnable sans abuser de son pouvoir. Outre ces tableaux, la collection « Utopicus » regorge de nombreuses œuvres engagées et instructives. « A travers Utopicus, j’ai voulu exprimer ou devrais-je plutôt dire représenter un personnage optimiste qui se met dans une attitude de reconstruction et d’assurance pour exécuter son utopie, l’idéal vers lequel il aspire », a confié Jordy Kissy Moussa.

Artiste atypique, Jordy Kissy Moussa a débuté par le dessin avant de se forger dans d’autres disciplines. Malgré des débuts difficiles dans un environnement où l’art n’est pas reconnu à sa juste valeur, il n’a jamais cessé de croire en sa passion et en ses rêves. Ces derniers sont évidemment le fruit de ses inspirations car pour lui « la transcendance ne connaît pas de limite ». A ce jour, il a déjà participé à des ateliers et expositions dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe. Artiste visuel designer, il est également le fondateur de la marque « TRÄNCËNЙ️ ».  

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Les tableaux « Puisqu’il faut vivre » de Jordy Kissy Moussa/Adiac; 2- Jordy Kissy Moussa/DR.

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