Expulsion de Scott Campbell : le gouvernement sous pression internationale

Mercredi 22 Octobre 2014 - 16:01

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Entretemps, le Conseil de sécurité de l'ONU « étudie d'éventuelles mesures », a indiqué Ban-Ki-moon sans toutefois les détailler.

L’étau se resserre de plus en plus sur le gouvernement congolais depuis l’expulsion du chef du Bureau des droits de l'homme des Nations unies en RDC. Des réactions fusent de partout et vont presque toutes dans le sens de condamner cette mesure, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Si en interne, les associations des droits de l’homme ont érigé un front commun pour contraindre le gouvernement à revenir sur sa décision, la même tendance est aussi observée à l’extérieur faisant même craindre un isolement diplomatique de la RDC.

Après que les États-Unis d’Amérique aient exprimé leur profonde préoccupation face à la tournure prise dans cette affaire tout en exigeant une reconsidération de la décision de Kinshasa, le secrétaire général de l'ONU a réitéré le mardi dernier la même demande. Le gouvernement, de l’avis de Ban Ki-moon, devrait revenir sur sa décision et surtout arrêter de menacer les autres membres du BCNUDH opérant à Kinshasa. Bien plus, le gouvernement est prié de prendre des mesures urgentes pour sécuriser le personnel de cette structure onusienne restée sur place faisant l’objet de menaces sérieuses. Pour le secrétaire général de l’ONU, le BCNUDH avait promu le respect des droits de l'homme « qui sont absolument essentiels pour une paix à long terme et la stabilité de la RDC ».

Cette lecture, le patron de la Monusco qui a également condamné la décision du gouvernement, l’avait aussi faite. Martin Kobler avait, en effet, déclaré « prendre l’entière responsabilité des conclusions et recommandations du rapport élaboré par Scott Campbell ». Tout en déplorant la situation, l’Union européenne pour sa part, avait émis l’espoir de voir les autorités congolaises conduire des enquêtes approfondies lesquelles pourraient être suivies d’effet pour que justice soit faite. Entretemps, la France a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que cette situation risque de « porter atteinte à la crédibilité des efforts entrepris pour améliorer la situation des droits de l'Homme en RDC » tout en demandant au gouvernement congolais de respecter ses engagements dans ce domaine. Même son de cloche du côté de la Belgique qui, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, s’est dite préoccupée par cette situation invitant à une reconsidération de la mesure prise à l’encontre du cadre onusien. Le Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme a sévèrement critiqué la décision du gouvernement la jugeant d’inacceptable.

Face à cette série de réactions quasi identiques, le gouvernement est plus que jamais acculé à revoir sa décision, lui qui il y a peu, venait de décréter l’incriminé comme persona non grata sur son territoire. Certains esprits craignant que tout cela ne débouche sur des sanctions au niveau de la communauté internationale d’autant plus que Ban Ki-moon a révélé que le Conseil de sécurité de l’ONU étudiait « d’éventuelles mesures » pour régler cette situation sans toutefois les détailler. Dossier à suivre.         

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Scott Campbell