Expulsion des Congolais d’Angola : le viol comme punition

Lundi 30 Juin 2014 - 16:53

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La majorité de l’échantillon cité dans le rapport d’une ONG a été violée collectivement.

Dans son rapport sur les violences à l’égard des immigrants illégaux congolais expulsés d’Angola rendu public la semaine dernière à Kinshasa, l’ONG Médecins du monde (MDM) dénonce l’utilisation du viol comme punition.

Ce document serait fondé, selon La Libre, sur une expérience de deux ans à la frontière entre les deux pays, au Kasaï Occidental, et sur plus de treize mille consultations d’expulsés. La structure a évoqué « une politique migratoire marquée par la violence, utilisée comme mesure de rétorsion sur les migrants congolais ». MDM a, en effet, dénoncé le vol, la torture et les viols qui, de son avis, sont souvent collectifs. « Les deux tiers des victimes de viol examinées par MDM avaient été violées collectivement », a souligné ce média, citant le rapport de cette organisation. Cependant la même proportion avait contracté des infections sexuellement transmissibles dont le sida. Trente pour cent, a poursuivi ce rapport, avaient subi des complications médicales dont les avortements, les plaies, les algies, les désordres psychologiques.

La source a, par ailleurs, regretté que malgré un accord de juillet 2013 entre les provinces angolaise de Lunda Norte et congolaise du Kasaï occidental, permettant la libre circulation des biens et personnes dans un rayon de 10 km et pour 72h (42 dollars), les expulsions se sont poursuivies et les violences sexuelles qui les accompagnent ont même augmenté en moyenne de plus de cent pour cent.

Lucien Dianzenza